La CGEM et l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) ont organisé une conférence sur le rôle du capital-investissement et son importance dans la dynamique économique. Mohamed Benchaâboun, directeur général du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, a dévoilé des nouveautés. Suivez La Vie éco sur Telegram Le private equity au Maroc a cumulé bien des acquis depuis son lancement il y a une quinzaine d'années. Son importance dans le financement des PME n'est plus à démontrer. Ce sont pas moins de 250 entreprises qui ont été accompagnées et près de 12 milliards de dirhams de fonds levés. «Toutes les entreprises qui ont un capital investisseur dans leur tour de table ont affiché des performances commerciales supérieures à la moyenne du secteur auquel elles appartiennent. D'autant que leur gouvernance s'est transformée et leurs capitaux se sont renforcés», a souligné Hatim Ben Ahmed, président de l'AMIC (Association marocaine des investisseurs en capital), lors d'une conférence organisée ce mercredi à la CGEM sur le thème «Capital-investissement : levier de croissance de la PME». Sauf qu'en ces années d'existence, il est un constat selon lequel «le capital-investissement n'attire pas assez d'entreprises que souhaité. Bien plus qu'une injection de fonds, cette option permet une transformation de tous les aspects sur lesquels porte l'activité d'une entreprise», a ajouté Chakib Alj, président de la CGEM. Cependant, cette industrie devrait connaitre un tournant important, dès cette année, et ce, grâce à l'impulsion donnée par le Fonds Mohammed VI pour l'investissement (FM6I). D'ailleurs, Mohamed Benchaâboun, directeur général du Fonds, l'a assuré : «Le capital-investissement va connaitre une inflexion majeure et devra jouer un rôle moteur dans la croissance économique». Au terme d'un appel à manifestation d'intérêt, 17 sociétés de gestion ont déjà été sélectionnées. Ce qui devra booster cette industrie, lui permettant ainsi de tripler sa taille sur les cinq prochaines années. Rappelons que le Fonds s'est déjà engagé à apporter 6 milliards de dirhams aux fonds thématiques. Reste aux sociétés de gestion d'investir 14 milliards de dirhams pour atteindre une enveloppe de 20 milliards. L'un des objectifs visés par le FM6I est d'adapter l'offre à la demande. Et c'est justement tout l'intérêt de mettre en place des fonds thématiques. «Les fonds existants ne couvrent pas tous les secteurs, encore moins tous les segments d'entreprise. C'est pour cette raison que parmi les sociétés de gestion sélectionnées, 7 d'entre elles sont spécialisées dans l'industrie, 2 dans l'hôtellerie, une dans l'agriculture et une autre dans le transport et la logistique», a précisé Benchaâboun. Comme les entreprises marocaines, notamment les PME, sont sous-capitalisées, le FM6I compte lancer un instrument pour financer les quasi-fonds propres afin de permettre à ces entreprises d'accéder au capital-investissement. «Il s'agit d'un produit intermédiaire entre la dette et le capital, une sorte de dette mezzanine ou de dette subordonnée, qui sera dévoilé dans quelques semaines», a annoncé Benchaâboun. Il renchérit : «Toute entreprise qui dispose d'un programme d'investissement et dont le dossier de financement peut être recalé par le système bancaire, par manque de fonds propres, pourra recourir à ce produit, pour pouvoir prétendre ainsi au financement». Ce produit sera doté d'une enveloppe de 4 milliards de dirhams et interviendra jusqu'au tiers, en complémentarité du financement bancaire. Non seulement cela, le directeur général du FM6I prévoit de lancer un processus équivalent à celui qui a été conduit pour mettre en place les fonds thématiques, cette fois-ci au profit des start-up. Il consistera en un appel à manifestation d'intérêt et sera déployé d'ici fin mars. Au final, Benchaâboun insiste sur le fait que le Fonds Mohammed VI n'est pas un outil mis en place par l'Etat pour sauver les entreprises, mais pour insuffler une dynamique à l'investissement.