Depuis quelques semaines, le Trésor lève de faibles montants sur le marché primaire. La séance du 19 décembre, il n'a pas eu recours aux adjudications des bons du Trésor et a même proposé le rachat de sa dette. Suivez La Vie éco sur Telegram Une séance blanche sur le marché des adjudications des bons du Trésor. Après une levée de 100 MDH une séance, puis 200 MDH une autre, l'argentier de l'Etat n'a opéré aucune levée sur le marché primaire le 19 décembre dernier. Etant dans une situation financière confortable, il a déjà satisfait 95% de sa demande pour le mois courant. Alors que ses besoins exprimés variaient entre 7 et 7,5 milliards de dirhams, il a déjà levé 7,1 milliards. Depuis le début de l'année, «le Trésor a eu recours au marché intérieur de la dette pour pas moins de 192 milliards de dirhams. Il en a remboursé 150 milliards en principal et 20 milliards en intérêts», rapporte une source du marché. Au final, les levées nettes ne dépassent même pas les 20 milliards de dirhams. Ainsi, le taux d'endettement s'en trouve nettement amélioré. Non seulement cela. Depuis quelques mois, le Trésor a procédé à une gestion active de sa dette. Plusieurs opérations d'échange de titres ont été réalisées, en substituant les maturités courtes aux échéances moyennes et longues. Quelque 60 milliards de dirhams ont donc été échangés à cette date. Le Trésor est dans une situation tellement aisée qu'il a même proposé aux investisseurs de racheter sa dette, de court terme. Il n'en est pas à sa première fois. L'argentier de l'Etat avait déjà initié ce type d'opérations, qui a pour objectif le lissage de l'échéancier de la dette intérieure. En 2020, par exemple, il a procédé au rachat des bons du Trésor, de gré à gré, pour un montant de 7,35 milliards de DH. Il revient de loin ! Rappelons-nous la fin de l'année dernière et les premiers mois de cette année, où le Trésor avait du mal à convaincre les investisseurs de souscrire à sa dette, parce que les taux proposés n'étaient pas satisfaisants, au vu du relèvement du taux directeur, des pressions inflationnistes... jusqu'à ce que le marquage des taux à la hausse soit effectif en janvier de cette année. Ce qui avait propulsé les taux à plus de 100 points de base, pour aller au-delà de 5% pour le 10 ans. On parlait de «tsunami» sur le marché. Bank Al-Maghrib était même intervenu sur le marché secondaire des bons du Trésor, pour y apporter plus de liquidité. C'était une première ! Petit à petit, les investisseurs revenaient sur le marché et la situation se rétablissait. Des baisses ont été enregistrées sur les taux obligataires depuis. Ils sont maintenant à 2,8% pour le 13 semaines, 3,3% pour le 2 ans et 4% pour le 10 ans.