Après coup de Mr Et-Tayeb Houdaifa. Mise à contribution d'un technicien malin comme un singe, Eric Gerets, enrôlement d'un encadrement convaincant, du moins en principe, injection de sang nouveau: avec de tels atouts maîtres, le Onze marocain, s'illusionnait-on, ne pouvait que jouer une partition conquérante dans le concert des qualifications pour la CAN. Plus question d'alimenter la spirale de la défaite, répétait à l'envi le staff des Lions. Tout concourait à ce que ces derniers sortent de la dépression lourde où ils s'étaient enfoncés depuis des années et chassent leurs pulsions les plus mortifères. Le moribond serait ressuscité, se persuadait-on, il retrouverait des couleurs, du rouge et vert aux joues, l'œil clair et le jarret ferme. Tout favorisait cette renaissance impatiemment espérée (23 mois de panne sèche), notamment le calibre du premier adversaire placé par le hasard sur le chemin de nos ambassadeurs : l'insignifiante sélection centrafricaine, pointant au dernier rang du classement de la Fifa. Les Lions, recouvrant leur jouvence, s'y aiguiseraient allègrement les crocs avant de bouffer tout crus leurs autres opposants. Même l'inaltérable sceptique Radio Mars ou le vigilant Mountakhab avaient foi en ce merveilleux scénario, et, dans ce sens, galvanisaient la troupe du fantomatique Gerets. A l'épreuve, on se rendit vite compte que rien n'avait changé en équipe du Maroc. Face à une République centrafricaine soucieuse surtout d'éviter la correction, nos joueurs faisaient l'effet de somnambules. Ne serait-il pas plus avisé d'en finir avec ce grand corps malade et le mettre au tombeau, comme le suggérait le chant funèbre entonné par les spectateurs, à la fin de la rencontre ?