Etudes courtes, longues, professionnelles ou généralistes, en formation initiale ou en alternance, à l'université, dans les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs, face aux choix étoffés des filières et des écoles, l'orientation reste un passage obligé. Que faire après le bac ? Quelle filière, quelle université ou école choisir ? Opter pour le Maroc ou l'étranger ? A l'approche de la fin de l'année scolaire, bon nombre de questions fusent sur l'après-bac. A l'accoutumée, cette période coïncide avec la tenue des salons et autres forums dédiés à la formation. Mohcine Berrada, président du groupe l'Etudiant marocain et organisateur du Forum de l'étudiant, aborde sereinement cette période qui représente, pour les étudiants et lycéens, un moment important pour opérer un virage dans leur parcours d'études. «Chaque année, l'objectif du forum est d'informer et orienter les étudiants en leur présentant la panoplie de formations qui existent au Maroc et à l'étranger. Nous comptons pas moins de 1.600 filières de licences et autant en masters au Maroc. Il s'agit de mieux les préparer à exploiter leur talent et à se projeter sereinement dans l'avenir». Un choix cornélien pour ces jeunes sortant sur le marché du travail qui n'ont pas toujours le luxe de faire des choix. Il est très difficile pour eux de savoir exactement ce qu'ils veulent faire à l'issue du baccalauréat. La plupart d'entre eux décident de l'orientation professionnelle en fonction de ce qui est demandé par le marché du travail. Si l'on sait aussi que l'écart demeure grand entre les profils des diplômés et les besoins du marché du travail puisque 30% des diplômés se retrouvent, quatre ans après l'obtention de leur diplôme, sans emploi (soit au chômage, soit en inactivité, soit reprennent leurs études), selon l'enquête nationale du Conseil supérieur de l'éducation. Le taux de chômage des diplômés concerne plus les universités, notamment celles à accès ouvert. Pour Mohcine Berrada, «l'orientation a ses règles. Trois facteurs sont importants à ce propos : connaître le maximum de filières ou formations post-bac, les métiers qui vont avec et surtout connaître soi-même. D'après nos enquêtes de satisfaction que nous réalisons à l'issue de nos éditions, le premier interlocuteur des étudiants en matière d'orientation sont souvent les professeurs principaux. Viennent ensuite les parents, les proches et enfin les conseillers d'orientation». Savoir rebondir en cas d'"échec" ou de mauvaise orientation Pourtant, il est nécessaire de les sensibiliser au moins sur l'importance de deux points : se poser des questions pour identifier ce qu'ils peuvent réussir et savoir comment rebondir en cas d'"échec" ou de mauvaise orientation. Car toute orientation non réussie n'empêche pas de se rattraper après si le système de formation le permet. «Les salons de formation permettent notamment de s'informer sur les différents parcours d'études possibles : études courtes, longues, professionnelles ou généralistes, en formation initiale ou en alternance, à l'université, dans les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs, ou encore au sein d'écoles spécialisées... les salons sont des occasions uniques de pouvoir échanger avec les enseignants et les étudiants, directement sur place», note M. Berrada. Le choix des filières de formation étant de plus en plus étoffé, les bacheliers peuvent notamment recourir à des tests en ligne, leur permettant de découvrir leur personnalité. Le choix de la formation se fera plus naturellement. Ensuite, il faut vérifier les débouchés de la formation choisie. Parfois, l'intégration d'une école renommée est conditionnée par le passage par des classes prépa. Elles sont aussi réputées être sélectives pour préparer des élèves pendant deux ans à faire des études longues dans des grandes écoles marocaines ou étrangères. En fonction du projet d'études à préparer, il existe différentes filières. Pour s'assurer du bon choix, il faut faire des tests d'orientation et consulter les experts du monde de l'éducation. Sur la place, la section scientifique est celle qui offre le plus de choix aux bacheliers. On peut trouver la filière maths-physique (MP) qui s'adresse aux élèves ayant un bon niveau en mathématiques et un goût prononcé pour l'abstraction. Digital, achats & logistique... certaines filières s'imposent Sinon pour les filières les plus prisées, les spécialistes de l'enseignement et du recrutement recommandent celles qui permettent une évolution rapide vers des fonctions managériales au sein des entreprises. Il s'agit de programmes tels que le parcours Grande Ecole (en 5 années après le bac) ou les masters spécialisés. En termes de disciplines, les champs les plus convoités touchent au management financier, à l'audit et contrôle de gestion, au marketing et communication et achats et logistique, des fonctions clés pour le développement des entreprises. Le dernier rapport du World Economic Forum sur les métiers d'avenir indique que les fonctions du management restent convoitées dans notre région et particulièrement celles ayant trait aux rôles de direction d'entreprises et de management des fonctions clés de l'entreprise (finance, développement commercial, gestion des ressources humaines, gestion des opération...). Cela dit, avec l'évolution que connait l'économie marocaine, certaines filières se sont imposées, comme le digital, les achats et logistique, compte tenu du plan logistique national et la gestion des ressources humaines vu la rareté et l'importance du capital humain au Maroc et dans la région. Pour leur part, les sites spécialisés en recrutement donnent chaque année quelques tendances sur le marché de l'emploi. Il en ressort que les secteurs des centres d'appels et de l'informatique restent, depuis quelques années, les plus gros recruteurs du marché. La demande des informaticiens ne cesse d'augmenter et le secteur devient de plus en plus exigeant en termes d'expérience et de niveau d'études.