8 milliards de DH pour servir une population de 1 million de TPE et entrepreneurs. La nouvelle offre des banques et de la CCG baptisée «Intelaka» comporte trois grandes familles de produits de garantie et de financement. Pas de garanties personnelles exigées. L'objectif est de financer 13 500 opérateurs de plus par année, toutes catégories confondues, pour créer 27 000 emplois. C'est parti pour la distribution des crédits nouvelle génération pour la TPME et les entrepreneurs. Le secteur bancaire a démarré la commercialisation des offres entrant dans le cadre du programme intégré d'appui et de financement des TPME. Pour ce faire, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) a signé, le 3 février, des conventions pour la mise en œuvre du dispositif. Ces conventions concrétisent la signature devant SM Le Roi des mémorandums actant le démarrage du Programme intégré d'appui et de financement des entreprises. En gros, les banques, de concert avec la Caisse centrale de garantie, Bank Al-Maghrib et le Fonds Hassan II, ont défini les canaux et les conditions selon lesquels vont être distribués les concours de 8 milliards de DH dont a été doté le programme dans son ensemble (3 milliards de DH apportés par les banques sur 3 ans, en plus de 3 milliards de DH du fonds spécial prévu dans la Loi de finances 2020, et de 2 milliards de DH du Fonds Hassan II). Pour le secrétariat du ministre de l'économie et des finances et de la réforme de l'Administration, ainsi disposé, le programme cible quelque 300000 TPME, 600 000 auto-entrepreneurs et d'autres catégories moins bien cernées sur le plan des statistiques telles que les jeunes diplômés et les populations du secteur informel. «Ce programme vise à offrir une nouvelle génération de produits de garantie et de financement à destination des TPE, des jeunes porteurs de projet, du monde rural, du secteur informel et des entreprises exportatrices. L'objectif étant de lancer une nouvelle dynamique de rupture à même d'encourager l'entrepreneuriat afin de favoriser l'insertion socio-économique des jeunes, notamment dans le monde rural», explique le ministre de l'économie, des finances et de la réforme de l'Administration. Ainsi, c'est une cible d'un million d'opérateurs qui serait intéressée par les produits de ce dispositif de financement historique pour le pays et très ambitieux en termes d'objectifs. «Nous voulons financer et accompagner chaque année 13 500 opérateurs toutes catégories confondues qui viendront s'ajouter aux populations déjà servies dans le cadre des programmes d'appui publics en vigueur, et qui sont proposés par les différentes entités en concert avec les banques de la place», explique Zouhir Chorfi, secrétaire général du ministère de l'économie et des finances. Cet additionnel d'entités bénéficiaires est de nature à pouvoir 27 000 emplois de plus. Dans le détail, la nouvelle offre des produits du programme baptisée ''Intelaka'' (Départ) comporte trois grandes familles ( 2 produits de garantie et un produit de financement). Le premier Damane Intelak est un produit de garantie ciblant les auto-entrepreneurs, les porteurs de projet et les TPE. Il est destiné en priorité aux entreprises de moins de 5 ans, avec un courant d'affaires d'environ 10 MDH pour un financement de 1,2 MDH maximum garantis jusqu'à 80% par la CCG. Les banques se sont vu octroyer la délégation de donner la garantie à leur niveau pour faciliter les circuits et le parcours des prétendants au financement. Le deuxième produit, lui aussi produit de garantie, est dénommé Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi (investisseur rural). Il cible les petites exploitations agricoles, les TPE, les porteurs de projets et les auto-entrepreneurs du monde rural. Il s'étend aussi aux projets bâtis sur l'opération de Melkisation et petites entreprises exportatrices vers l'Afrique. Ce produit a les mêmes caractéristiques en termes de conditions d'éligibilité que le produit Damane Intelaka. La seule différence concerne la délivrance de la garantie de la CCG qui se fait de manière digitalisée pour le produit Al Moustatmir Al Qarawi. Enfin, le troisième produit qui est déjà commercialisé par les banques est la «Start-TPE» : produit de financement sous forme d'une avance remboursable après une franchise de 5 ans, sans intérêts et sans exigence de sûretés, à destination des TPE, porteurs de projet et auto-entrepreneurs. L'enveloppe du financement est de 50 000 DH au maximum à rembourser, in fine, en cas de réussite du projet pour les entreprises ayant un crédit d'investissement maximum de 300 000 DH. Il est judicieux de souligner que ces crédits vont être octroyés à des taux de moins de 2% et de moins de 1,75% pour les projets à monter dans le milieu rural. Aucune garantie personnelle ne sera exigée en dehors de celles liées aux biens de l'exploitation du projet. Du côté des officiels, l'on explique que ces trois nouveaux produits s'ajoutent à l'offre déjà existante de produits de garantie et de financement. Cette dernière sera revue pour toucher l'ensemble des populations concernées et donner ainsi un élan fort à la question de l'accès au financement. A noter que le programme, qui a été développé de manière conjointe par le ministère de l'économie, des finances et de la réforme de l'Administration, Bank Al-Maghrib et le Groupement professionnel des banques du Maroc, fera l'objet d'un reporting mensuel à remonter à BAM. Objectif : permettre un suivi rapproché des réalisations et du fonctionnement du dispositif, et ce, pour d'éventuelles interventions en vue de corriger les lacunes et rectifier le tir.