Postes à responsabilités, rémunération plus avantageuse…, l'expatriation ouvre des perspectives. Les contraintes familiales sont souvent à l'origine de l'échec de cette expérience. On doit faire vivre son réseau après son départ pour faciliter le retour. Maroc Telecom, Attijariwafa bank, BMCE Bank, Royal Air Maroc, Ynna Holding…, depuis quelques années, nombre de grandes entreprises locales renforcent leur présence à l'étranger. Forcément, cette croissance externe requiert souvent la nomination de cadres internes pour diriger la nouvelle filiale ou, au moins, superviser la prise en main des affaires. Cependant, l'expatriation n'est pas un phénomène nouveau. De tout temps, nombreux sont les cadres salariés de multinationales tentés par des offres intéressantes qui font leurs valises pour l'étranger. Quand l'opportunité se présente, l'aventure vaut la peine d'être vécue. Il faut souligner que cette forme de mobilité à l'international ouvre un certain nombre de perspectives. D'abord parce qu'elle peut permettre d'accéder à des responsabilités plus importantes que dans le pays d'origine. C'est aussi un accélérateur de carrière. L'expatrié peut ainsi espérer développer des compétences en management. Dans certains cas, il peut aussi apprendre à maîtriser une technologie encore inexistante ou peu développée dans son pays d'origine. L'enrichissement vient également de la confrontation avec une autre culture. C'est avant tout une aventure humaine. «J'ai appris à prendre du recul par rapport aux jugements hâtifs et stéréotypés, fondés sur notre culture d'immigrant… il faut comprendre très vite que l'effort d'adaptation à fournir doit venir de soi», affirme Amine Jamai, DG du cabinet Valoris Conseil et ancien DRH dans de nombreuses multinationales. Mais les avantages financiers sont aussi déterminants dans l'incitation à quitter son environnement naturel. Dans certains cas, «la rémunération peut être multipliée par trois», souligne Nawal El Jai, consultante à LMS ORH. C'est à l'expatrié de s'adapter à son nouvel environnement Cependant, un projet d'expatriation ne s'improvise pas. «Il faut tout d'abord être capable de travailler de manière transversale, avec une condition essentielle : la maîtrise des langues», souligne Hakim Doukkali, DRH dans une multinationale. Il faut surtout bien préparer son départ. Contrat mal balisé, difficulté d'adaptation, écart entre la mission de départ et la réalité sur place… et l'aventure peut tourner très vite au cauchemar. On court aussi le risque de ne pas retrouver, au retour, un poste de responsabilité en mesure de compenser la perte des privilèges liés à l'expatriation. Dès lors, il revient à «l'intéressé d'anticiper ces situations et de se renseigner auprès de sources fiables avant de prendre une décision», précise Ali Serhani, consultant associé à Gesper Services. Bien baliser le contrat avant de signer Avant un départ pour l'étranger, tout peut se négocier, insiste Nawal Jai, «même si cela dépend du profil du candidat et des moyens de son entreprise». Tout, y compris une compensation financière. Comme pour n'importe quel contrat de travail, il faut s'entourer d'un maximum de précautions en soulevant les questions utiles et pratiques: quels sont les frais à votre charge (déménagement, logement, école des enfants, transport…) ? Quel est le mode de rémunération ? Par ailleurs, il faut savoir que la contrainte familiale fait partie des premières causes de l'échec d'une expatriation. «Il n'est pas rare de voir des expatriés rentrer prématurément parce que la famille n'a pas su s'adapter. Si toutes les conditions ne sont pas remplies, on n'envoie pas le candidat», explique Tijania Birouk Thépegnier, DRH d'Accor Maroc. Il faut faire en sorte d'associer sa famille au projet et se donner les moyens de prendre en compte ses attentes. Enfin, un bon retour se prépare dès le départ. N'attendez pas qu'on vous reçoive avec un tapis rouge et des fleurs. Il faut savoir aussi négocier son retour. Quel poste occupera-ton ? Avec quel salaire ? Quels avantages conservera-t-on ? Une règle d'or de l'expatriation réussie, c'est aussi de savoir entretenir son réseau pendant son absence et le tenir informé de ses évolutions professionnelles.