Le Maroc a su relever le défi de la généralisation de l'accès à l'enseignement primaire. La qualité des apprentissages des élèves présente cependant des lacunes, note d'emblée un communiqué de l'OCDE diffusé le 20 juillet. Et d'ajouter que les études internationales ont montré que les niveaux d'apprentissage au Maroc sont parmi les plus faibles dans la région MENA. Ces lacunes commencent dès les premières années du primaire et s'amplifient au niveau du secondaire, menant à un fort taux de décrochage scolaire. L'Examen de l'OCDE du cadre d'évaluation de l'éducation au Maroc s'est penché sur les politiques et les pratiques d'évaluation des élèves, des enseignants, des écoles et du système éducatif et comment celles-ci peuvent aider le Maroc à améliorer les apprentissages des élèves. Quel système d'évaluation ? Le rapport de l'OCDE préconise des mesures pour renforcer le cadre d'évaluation afin qu'il puisse appuyer l'amélioration de la performance du système éducatif. L'évaluation a notamment besoin de se concentrer sur les apprentissages des élèves. Définir ce qu'on entend par un enseignement et un apprentissage de qualité, au travers des normes applicables aux enseignants et dans les écoles, permettra de centrer l'évaluation de manière cohérente sur l'amélioration des apprentissages des élèves et de clarifier les responsabilités des enseignants, des établissements scolaires et des autorités éducatives en matière d'apprentissage. De plus, fixer des objectifs quantifiables et un cadre de planification stratégique au niveau national renforcera la capacité du gouvernement à orienter les réformes. Il convient également d'améliorer la capacité d'évaluation au sein des établissements scolaires sachant qu'aujourd'hui la majorité des enseignants et des chefs d'établissements n'arrivent pas à évaluer efficacement les processus d'apprentissage et les résultats des élèves. Investir sur le long terme Les enseignants ont, en particulier, besoin d'un accompagnement renforcé pour développer l'évaluation dite formative, recommande l'OCDE. Les chefs d'établissements ont, quant à eux, besoin de plus de formation et d'accompagnement professionnel pour dépasser leur rôle administratif et devenir de vrais conseillers pédagogiques capables de donner régulièrement aux enseignants un retour sur leurs pratiques professionnelles et d'évaluer la performance de leurs établissements. Le Maroc gagnerait également à mieux optimiser l'utilisation de ses outils d'évaluation tels que le Programme National d'Evaluation des Acquis des Elèves (PNEA) et à combler les manques de données sur la performance des élèves, des enseignants et des établissements scolaires. Cela est particulièrement important dans le contexte actuel où le système éducatif subit une forte pression pour réaliser de meilleurs résultats, accélérer la décentralisation et améliorer la capacité des politiques à répondre aux besoins locaux.