Des vallées, des dunes, des gorges et des palmeraies..., les richesses naturelles et touristiques sont indéniables. Quand on parle de destinations touristiques au Maroc, la majorité pense systématiquement à Marrakech et Agadir. Pourtant, nombreuses sont les régions qui regorgent de milieux naturels dont on ne se lasse jamais. Celle de Drâa-Tafilalet, l'une des plus vastes du Maroc, en est une. Cette région représente 12,5% de la superficie totale du pays et 46% de la superficie des zones oasiennes. Elle est constituée de 5 provinces : Errachidia, Ouarzazate, Zagora, Tinghir et Midelt. D'après les professionnels, les 4 premières provinces ont des atouts touristiques indéniables. Dunes de sable, gorges, vallées verdoyantes, montagnes enneigées et palmeraies y font la joie des visiteurs. La 5e province, Midelt, est surtout connue pour la production agricole fruitière, notamment de pommes et pour ses anciennes mines. Dans les terres de Drâa-Tafilalet, on produit des dattes, de la rose, du safran... Le patrimoine immatériel est tout autant surprenant dans la région. Le folklore, les traditions, l'artisanat et l'authenticité architecturale des Ksours et des Kasbahs attirent les visiteurs. Chaque région a sa spécificité. On connaît Ouarzazate pour son potentiel cinématographique et ses studios où de grandes productions hollywoodiennes ont été tournées. Tinghir est, elle, célèbre pour ses moussems à caractère religieux. La province d'Errachidia abrite la ville de Moulay Ali Cherif qui a vu naître la dynastie Alaouite. Zagora s'enorgueillit de sa belle vallée du Drâa et de ses palmeraies qui s'étendent sur une longueur de 200 Km, d'Agdez à M'Hamid El Ghizlane où on retrouve des dunes de sable majestueuses. Le Jbel Saghro où a eu lieu la bataille de Bougafer, une des plus féroces ayant opposé des combattants marocains aux forces coloniales françaises, se présente comme un lieu historique à inscrire sur un itinéraire de visite. La région Drâa-Tafilalet est aussi connue pour ses manifestations culturelles tels que le Festival des roses à Kelaat Mgouna, le Festival international des musiques du monde de Merzouga, le Festival de la musique de Gnaoua de Khamlia, le festival de la musique melhoun à Rissani ou encore le Salon international des dattes à Erfoud. Ce sont des dates incontournables que beaucoup d'agences inscrivent dans leur programme. Des musées à Ouarzazate pour prolonger la durée de séjour Mais pour accueillir des touristes, il faut aussi un hébergement de qualité. La capacité hôtelière dans la région varie d'une province à l'autre et semble encore peu développée. On compte 77 établissements d'hébergements classés à Ouarzazate pour une capacité globale de 2 352 chambres et 4 881 lits. Aujourd'hui, les hôtels à grande capacité dans la province ferment pour laisser place aux maisons d'hôtes. La ville, qui constitue la porte d'entrée du sud-est marocain, souffre également d'enclavement aérien. L'amélioration du nombre de dessertes, particulièrement par des vols réguliers au départ des principaux marchés émetteurs reste en effet prioritaire pour attirer des touristes. Aujourd'hui, Ouarzazate est reliée à Paris directement à raison d'un vol par semaine tous les dimanches. Dans le cadre de son plan d'action, l'ONMT compte dès juin 2017 mettre en place une connexion aérienne Charleroi-Ouarzazate (via Essaouira) à raison de 2 fréquences hebdomadaires. Mais relier Ouarzazate à Marrakech et à Agadir pourrait également se révéler une solution pour drainer des flux de touristes. D'ailleurs, l'ONMT projetait depuis fin 2015 de connecter Marrakech à Ouarzazate par le biais de 3 fréquences hebdomadaires. Ce projet n'est pas encore bouclé. En termes d'animation, la ville dispose d'un musée du cinéma opérationnel. Le musée de la biodiversité est construit, équipé et sera ouvert prochainement. En outre, 3 musées sont en cours de construction : le musée du tapis, celui des dinosaures à Imi Noulaouen et le musée des mines et roches. Un musée de vie des oasis et du désert à la Kasbah de Taourirte est en cours d'études. Toutes ces attractions ont pour objectif de prolonger la durée de séjour qui demeure faible chez le touriste national (estimée à 2 nuitées/personne). Par ailleurs, une nouvelle zone touristique avec un golf de 9 trous sera aménagée en partenariat avec le groupe Al Omrane. Une autre zone touristique est en projet dans la commune rurale de Tarmigt. Les autorités comptent aussi restaurer la Kasbah d'Ait Benhaddou et mettre à niveau son environnement. Pour la promotion de Ouarzazate, l'ONMT projette la création d'un site internet et d'un film promotionnel régionaux et lancer une campagne de tourisme interne régionale. Errachidia cherche de la promotion La capacité hôtelière de la province d'Errachidia se développe. Si aujourd'hui la province compte 204 unités d'hébergements (dont 117 classées et 87 non classées, soit 7 400 lits dont 4 426 lits classés), 38 projets sont en cours de réalisation. A terme, 565 chambres supplémentaires, soit 1 100 lits et 216 emplacements, s'ajouteront à la capacité actuelle. Mais en 2016 déjà, 9 projets touristiques constitués d'hôtels, d'auberges, de gîtes, de maisons d'hôtes et de restaurants ont été mis en service. En somme, 84 chambres, 166 lits et 50 couverts sont venus renforcer la capacité de la ville. Coté connectivité, la ville dispose de l'aéroport Moulay Ali Chérif qui reste mal connecté aux marchés touristiques émetteurs. La province n'est reliée à Casablanca que par 3 vols/semaine. Quoi qu'il en soit, l'offre touristique continue à s'étoffer. Un nouveau produit écotouristique a été récemment développé. Il est dénommé la Route du Majhoul et permet aux touristes de découvrir les oasis. Plus loin, à Merzouga, les autorités ont déjà commencé à procéder au zonage touristique, à la signalétique touristique et aspirent à réglementer les bivouacs et le sport mécanique. Un golf du désert et écolodge devrait y être développé à l'horizon 2025. Enfin, un réseau d'assainissement est en cours de réalisation dans la commune rurale de Taouss. Mais l'absence d'outils publi-promotionnels pour la province d'Errachidia se fait sentir. Pour ce faire, l'ONMT œuvre à la création d'un site web régional de la destination, l'édition de la carte touristique et d'un guide touristique régionaux et la réalisation d'un film promotionnel. Il est aussi prévu de réaliser des éductours au profit des agences de voyages spécialisées dans le tourisme de désert et de montagne. Tinghir a cartonné en 2016 malgré l'informel Selon Brahim Bendidi, président du Conseil provincial du tourisme de Tinghir, la province a enregistré en 2016 un taux d'occupation de 24%, en évolution de 4 points par rapport à 2015, soit 40 000 nuitées. Et ce, grâce à une capacité hôtelière de plus de 170 établissements dont 23 classés, soit une capacité litière classée de 2 200 lits. Et pour développer le tourisme dans la province, un chantier en cours de validation par les communes intégrées dans le tourisme rural vise la concrétisation de 35 projets pour un budget de 222 millions de dirhams. En attendant, le secteur hôtelier reste miné par l'informel. Plus de 80% des établissements non classés sont informels. Les professionnels déplorent également la faible présence d'infrastructures complémentaires tels que les musées, les complexes traditionnels… En outre, la ville pâtit de l'absence des établissements de formation professionnelle dans le domaine du tourisme. «La majorité des jeunes de la région diplômés ou non sont forcés de travailler dans le domaine du tourisme comme des faux guides à cause de manque d'emploi», s'alarme le président du CPT de Tinghir. Zagora desservie par une faible capacité hôtelière Zagora retient l'attention de l'ONMT. Ses atouts restent indéniables mais sa capacité hôtelière est faible. On ne dispose pas des projets de la province pour y relancer le secteur touristique mais on reconnaît la présence de 16 hôtels classés avec une capacité de 835 chambres et 31 suites. En outre, il existe 31 maisons d'hôtes dans la province disposant de 277 chambres et 10 auberges. Par contre, l'ONMT compte promouvoir la province. La réalisation d'un film promotionnel régional et d'un dépliant sur le village à 45 kasbahs est prévue. La confection et l'impression d'un passeport du patrimoine de la région sont attendues sans compter la participation de la province aux Salons professionnels.