Elle est suivie par l'Egypte, la Turquie et la Thaïlande. Les offres packagées pour le tourisme intérieur restent limitées. Comme chaque année à pareille époque, les Marocains s'apprêtent à partir en vacances. Ceux qui disposent d'un peu de moyens partent à l'étranger, et les packages proposés par les agences de voyages ont peu varié. Les destinations les plus demandées restent l'Espagne, l'Egypte, la Turquie, la Thaà ̄lande, la Tunisie, et… l'Omra. Mais des destinations comme la Chine ou l'Inde, apparues depuis peu dans les catalogues des agences, commencent à gagner du terrain en raison de leur desserte récente à partir du Maroc par de nouvelles compagnies aériennes, notamment celles des Emirats Arabes Unis. A l'exception de l'Espagne, pour laquelle les propositions des agences restent très variées en raison de la proximité et de la variété des types de transport et de logement, les autres destinations sont proposées à partir de 10 000 DH pour une dizaine de jours pour les plus proches d'entre elles (Egypte, Turquie…), et à partir de 20 000 DH pour les plus lointaines. Voilà pour les vacances à l'étranger qui concernent une petite tranche de la classe moyenne. Car, leurs vacances, les Marocains les passent au Maroc et avec de la débrouille, ne s'adressant que rarement aux agences de voyages, lesquelles, il faut le rappeler, n'ont, à de rares exceptions près, rien à leur proposer sinon des chambres d'hôtel au prix affiché. Certes, quelques agences de voyages confectionnent des petits packages à l'intérieur du pays, mais l'initiative reste concentrée sur quelques destinations classiques comme Agadir , Tanger, Tétouan, Asilah, et aussi Marrakech, y compris l'été. Selon Othman Chérif Alami, d'Atlas Voyages, l'un des trois candidats sélectionnés pour devenir TO pour le tourisme intérieur, il n'y a pas pour l'heure d'offres spéciales pour les Marocains. «L'agent de voyages ne peut pas proposer de telles prestations car il n'a pas vraiment de partenaires, que ce soit en matière de transport ou d'hôtellerie, ce qui décourage le voyagiste de prendre des risques seul et de réserver des allotements dans les établissements hôteliers». Le ministère du Tourisme a bien tenté de faire émerger la culture du voyage organisé à l'intérieur du pays en sélectionnant trois candidats, Atlas Voyages, Holliday Services et le groupe Rahal, mais ce projet est dans l'impasse. Le ministère reste trop exigeant, à juste titre d'ailleurs, vis-à -vis des candidats, puisque, selon le cahier des charges, il s'engage à les soutenir financièrement. Ces derniers se trouvent face à une absence d'offre spécifique pour les nationaux en matière d'hébergement et ne peuvent donc s'engager sur le volume à réaliser. Les nationaux qui paient plus cher et consomment plus sont moins bien traités L'un des trois candidats nous a affirmé être vraiment tenté d'abandonner la partie car, selon ses dires, «on ne peut pas bâtir une politique touristique nationale uniquement sur le balnéaire». Par ailleurs, déplore un voyagiste, se pose aussi un problème de traitement des Marocains par certains hôteliers. «Je ne peux pas, dit il, prendre le risque d'envoyer un de mes clients, par exemple, à Agadir dans un hôtel 4 étoiles qui n'est pas situé sur le front de mer. Tout en payant plus cher que le touriste étranger, et tout en consommant plus sur place, il sera moins bien traité. En outre, je n'ai pas envie de le perdre en tant que client potentiel pour une destination à l'étranger». Malgré ces difficultés, le DG de Comanav Voyages, Hicham Benmansour, affirme qu'il faut tout faire pour faire émerger un tourisme national organisé. Comanav Voyages, explique-t-il, essaie d'innover et de pousser de l'avant, en travaillant en collaboration avec l'ONCF( Office national des chemins de fer) et sa filiale Supratours pour vendre des petits packages transport et hébergement en demi-pension et des petits services supplémentaires comme l'accueil et le transfert, vers les villes du Nord et vers Agadir. Une petite semaine coûterait entre 4 200 et 4 500 DH. Mais peut-être faut-il commencer ainsi pour devenir TO intérieur ?