Alors que l'affaire d'Al Michaâl est toujours en suspens, un autre journal- le deuxième depuis le vote de la nouvelle constitution-, paie les frais de la liberté d'expression au Maroc. Le ministre de l'Intérieur a demandé l'ouverture d'une enquête judiciaire suite aux informations publiées par l'hebdomadaire « Al Ousboue Assahafi » dans son numéro du 4 août 2011. Le journal a publié un dossier sur les nominations des Walis et gouverneurs et la manière dont certaines parties interviennent dans ces nominations. Un communiqué du ministère de l'Intérieur , diffusé vendredi 5 août par l'Agence officielle (MAP), indique que cette demande intervient « après la publication par l'hebdomadaire Al Ousboue Assahafi dans son numéro 653/1090 du 4 août 2011, d'allégations faisant état de l'intervention de certaines parties dans la nomination de Walis et de gouverneurs aux postes de responsabilité au sein de l'administration territoriale et centrale ». « Le ministre de l'Intérieur, en tant que responsable de l'administration territoriale, a demandé au ministre de la Justice de diligenter une enquête judiciaire à ce sujet et dont les résultats entraîneront les effets juridiques appropriés », ajoute le communiqué. « J'ai bien lu la dépêche de la MAP, mais personne n'est encore venu me voir », déclare Mustapha Alaoui, directeur de publication d'Al Oussboue Asshafi, dans une déclaration à Lakome.com. « Tout le monde sait que la nomination des Walis et gouverneurs se fait selon des propositions du ministre de l'Intérieur, ou autres. Je ne vois pas du tout de problème dans ce qui a été publié », conclut le doyen des journalistes marocains. Driss Chahtane, directeur de publication d'Al Michaâl a été interrogé plusieurs fois par la Police judiciaire. Dans son numéro du 20 juillet 2011, son journal avait publié une liste des walis et des gouverneurs qui seraient « très proches » du PAM, parti de l'ami du roi Fouad Ali El Himma. Le journaliste ne sait toujours pas s'il y aura des poursuites….