Les Français ne se font plus d'illusions quant au sort du “Traité de paix et d'amitié” qui devait être signé avec l'Algérie. On ne parle même plus de dates. Les Algériens l'ont fait nettement savoir à leurs interlocuteurs le lendemain de la visite-fiasco du ministre Philippe Douste-Blazy. En effet, deux hauts responsables algériens, le chef de la diplomatie Mohamed Bedjaoui et le chef d'état-major le général Gaïd Ahmed Salah se sont rendus successivement les 12 et le 17 avril à Washington. C'est pour la première fois, affirment les milieux proches de l'armée algérienne, que le politique et le militaire vont de pair au niveau des relations bilatérales entre les deux pays. Ce qui inquiète déjà les Français qui considèrent que cette large ouverture de la part des Etats-Unis à l'égard de l'Algérie n'aura que de mauvaises répercussions sur leurs intérêts dans ce pays. Surtout que la froideur commence à se transformer en tension après les déclarations des hommes politiques de part et d'autre. A cet égard, Paris se demande si la visite prévue du général Gaïd Ahmed Salah qui est reçu, en grande fanfare, par le président du Comité des chefs d'Etat-major interarmées, le général Peter Pace, ne sera pas reportée. Et, par là, le contrat d'environ 1 milliard de $ pour équiper les navires de guerre algériens de systèmes électroniques, ne sera, à son tour, pas annulé.