BIO EXPRESS C'est à son courage qu'on doit la mobilisation collective qui a posé, de façon irréversible, la problématique de la femme. Militant de la première heure, Mohammed Said Saadi a été le secrétaire d'Etat chargé de la Protection sociale, mais surtout le socialiste engagé dans la lutte pour l'émancipation de la femme. Membre du bureau politique du PPS de Ismail Alaoui, il assure également la présidence du centre Aziz Belal pour les études (CERAB). Notre parti, le Parti du Progrès et du Socialisme et l'Union Socialiste des Forces Populaires ont tenu une réunion au cours de la semaine écoulée et qui a été soldée par un communiqué commun. De prime abord, je juge très positive une telle entreprise. Il ne fait aucun doute, effectivement, que telle démarche permettra d'éclaircir les rapports entre les deux partis. Elle donne également une opportunité aux militants responsables des deux formations de tracer les voies de la collaboration future et renforcer, par voie de conséquence, l'unité de la gauche. Chercher les meilleures modalités et formes de l'action unitaire est précisément au cœur de ce dispositif unitaire. Pour nous deux, une gauche unie, forte, agissante et fortement socialiste est toujours d'actualité. Un pôle de gauche que nous appelons de tous nos vœux gardera, le cas échéant, la spécificité de toutes ses composantes. Le PPS dont l'identité socialiste reste très forte, et ce, depuis les années 60, s'y trouvera aisément. On est donc loin de l'option de le diluer dans un mouvement dont les contours demeurent très incertains. Je crois que c'est la bonne approche pour aller aux élections en 2007. Elle nous permettra de voir comment proposer un programme progressiste, crédible et ambitieux au peuple marocain qui, lui-même sera le moyen pour la gauche de négocier ce tournant capital dans la vie de notre pays. On ne doit surtout pas perdre de vue la montée des mouvements intégristes. Il a été convenu de constituer deux commissions qui veilleront au grain. Encore faut-il que ces commisions doivent faire aboutir les décisions qui ont été prises, car, appelons les choses par leur nom, souvent de telles commissions tombent dans les oubliettes juste après leur formation. En fait, pour parer à une telle éventualité, il est impératif d'associer les bases dans cette entreprise et ne pas se contenter des rapports quand bien même ils seront amicaux des seules directions. Ces mêmes bases sont appelées à mener des luttes conjointes pour impacter sur le quotidien des gens. J'ai en tête par exemple ce que les Casablancais et les Casablancaises endurent en ce moment par les méfaits d'une montée vertigineuse des factures de la LYDEC. On doit unir nos forces et faire réagir la population de Casablanca et se rapprocher de plus en plus des préoccupations aussi vitales que quotidiennes du peuple marocain. Il va sans dire que c'est cette déclinaison au niveau local qui donnera sa crédibilité à ce rapprochement auquel il faut également unir nos camarades du Parti Socialiste Unifié (PSU). La stratégie Pour ce qui est de la stratégie de la promotion et la mise en œuvre de l'égalité du genre, autant dire que la réaction des forces conservatrices ne m'a pas étonné outre mesure. Le mouvement intégriste s'est toujours farouchement opposé aux droits de la femme et a toujours manifesté son hostilité à son égard. Son repli tactique, suite aux événements tragiques survenus le 16 mai c'était juste pour rebondir de plus belle le moment venu. Etant viscéralement anti-femme, il nourrit incessamment l'espoir de la faire revenir au statut des premiers siècles de l'hégire en tant qu'éternelle mineure. Ceci étant, les forces démocratiques, progressistes et modernistes doivent être vigilantes et se mobiliser pour sauvegarder et consolider les acquis. Sans cette mobilisation, les acquis risquent d'être fragilisés, et on peut être désagréablement surpris si le mouvement intégriste accède au pouvoir en 2007. L'heure est à la vigilance et la mobilisation.