football Appelé pour diriger l'équipe nationale lors des phases finales de la CAN 2006, M'hamed Fakher n'a pas hésité à relever le challenge dans des circonstances qui auraient découragé n'importe quel entraîneur. Rétrospective de la vie d'un coach dont on espère beaucoup. C'est un M'hamed Fakher habitué à la consécration qui conduit l'équipe nationale marocaine lors de cette CAN 2006. Sa mission ne sera, toutefois, pas si simple. Prétendre au sacre final est légitime au regard de la notoriété dont jouit le vice-champion en titre. Une consécration qui tarde à venir et qui laisse toujours orpheline celle de 1976. L'actuel entraîneur national a un passé riche derrière lui en tant que joueur et entraîneur. Ce petit joueur trapu, ayant un sens inné de l'organisation défensive, était doté en outre d'une technique individuelle irréprochable qui lui permettait de participer au jeu collectif et à la vocation offensive qui caractérisaient les fameux « Diables Verts ». En dépit de ces qualités, il n'a pas eu la place qu'il méritait au sein de l'équipe nationale de l'époque. « Ma taille, comme nous le rappellera M'hamed Fakher samedi soir à l'issue de son deuxième match de préparation contre le Zimbabwe (1-0), m'avait joué de très mauvais tours à l'époque », commente-t-il. N'empêche que sa carrière fut exemplaire à plus d'un titre. Il n'a jamais été champion du Maroc avec le Raja, certes, mais il eut tout de même deux titres de Coupe du Trône avec les “Diables Verts” celui de 1975 contre le MAS et de 1978 contre le Difaâ d'El Jadida à Rabat. Durant son parcours, il a côtoyé des joueurs inoubliables. « J'ai eu surtout eu l'occasion de côtoyer de grands joueurs : feu Petchou, que je trouvais meilleur qu'un Johan Cruyff, mais aussi Dolmy, Benéné, Zhar, P'tit Omar et Jawad Andaloussi », affirme-t-il. Pour résumer son parcours d'entraîneur, M'hamed Fakher préfère dire tout simplement qu'il était pendant de longues années un sapeur-pompier chargé d'une mission délicate ; celle de la réanimation de la machine détraquée du Raja. Un entraîneur qui part, un autre qui arrive. Mais, M'hamed est toujours là : entraîneur des jeunes (cadets et juniors) puis directeur technique et adjoint de l'entraîneur Mohamed Lammari. Après avoir passé dix années dans l'ombre au sein du Raja, il décide à la fin des années 90 de se prendre totalement en charge. La suite on la connaît. Il débarque à Settat où il réussit à faire de l'équipe locale l'une des équipes les plus respectées. Son travail ne passa pas inaperçu et les responsables du club soussi le sollicitèrent. Avec le club gadiri, il priva son ancien club le Raja du sacre à deux reprises, prouvant par là qu'on avait tort de le solliciter en tant que simple pompier. Après le Hassania d'Agadir, les militaires le sollicitèrent pour redorer leur blason et retrouver la saveur des titres. Fakher ne déçoit pas. Il réussit à faire renaître les FAR de leurs cendres. En moins de trois années, Fakher impose sa touche à l'équipe militaire et lui permet dans la foulée de remporter une Coupe du Trône, un titre de champion et surtout une Coupe africaine après une disette de 20 ans. Dès lors, les portes de l'équipe nationale étaient toutes ouvertes devant M'hamed Fakher. Il en était d'ailleurs question depuis septembre dernier dans la foulée de la préparation de la rencontre décisive contre la Tunisie au titre du dernier match qualificatif au Mondial 2006. Avec le limogeage de Troussier, il est rappellé pour prendre les commades des Lions de l'Atlas. Nouvel entraîneur donc et...nouveaux défis.