A lire Le livre de Farid Britel est une référence en matière de Mécénat et sa pratique au Maroc. En quelque 300 pages, l'auteur, fondateur de la Fondation ONA qu'il a gérée pendant des années, s'intéresse à tous les aspects du Mécénat dans notre pays. Britel ne prétend cependant pas donner une définition précise du mécénat : "Nous n'avons pas voulu entrer dans le débat sémantique, fort complexe, sur les définitions du mécénat et du parrainage" précise t-il d'emblée avant de nous livrer dès les premières pages plusieurs définitions différentes du Mécénat. Il se contente cependant d'aborder le sujet dans son aspect le plus tenable. "Nous entendons par mécénat, cette action réalisée avec un objectif d'intérêt général, dans les domaines culturel, social, humanitaire et de l'environnement, et ne cherchant pas de profit commercial immédiat, le profit en terme d'image et de notoriété étant par contre tout à fait légitime", lit-on. "Mécénat au Maroc" remonte aux racines de la pratique du mécénat chez nous. Car, selon l'auteur, le pays est loin d'être novice dans ce domaine. Les racines du mécénat au Maroc sont bien ancrées dans une tradition : celle des Habous. Cette pratique religieuse qui s'est transformée, au fil des années, en mécénat, dans sa version moderne. "Certaines règles des Habous rappellent et rejoignent le concept de ce mécénat (…). La pratique du mécénat au Maroc resterait donc étroitement liée à la continuité de la pratique des Habous dans la culture arabo-musulmane", précise Britel. S'il est inspiré du système des Habous, le mécénat au Maroc s'adaptera aussi bien aux expériences européennes dans le domaine, et plus précisément française, italienne et anglaise. Dans son ouvrage, Farid Britel nous brosse notamment le portrait des familles mécènes au Maroc. Les familles Berrada, Sekkat et Benjelloun en sont les plus actives. L'auteur s'intéressera également au mécénat étranger au Maroc, à travers deux grandes réalisations dans ce sens : La Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud et l'Hôpital Sheikh Zayed. Farid Britel consacre une grosse partie de son ouvrage au mécénat d'entreprise, dont il maîtrise fort bien les rouages.