Nouveau statut de la SNRT Relever le défi de la concurrence serait la motivation première de la refonte du statut de la SNRT. L'ex-RTM s'arme de tous les outils techniques, humains et administratifs nécessaires pour s'imposer au sein d'un champ audiovisuel ouvert aux meilleurs… "Je suis un homme heureux", a déclaré Faïçal Laâraïchi mardi dernier lors d'une conférence qu'il a tenue devant les étudiants journalistes de l'Institut supérieur de l'information et de la communication de Rabat (ISIC). Son "bonheur", le Président directeur général de la société nationale de la diffusion de la radio et télévision marocaine (SNRT) le doit au nouveau statut de l'établissement qu'il dirige. Car à présent dit-il, "je vais pouvoir embaucher plus de journalistes, leur proposer de meilleurs salaires et travailler avec eux dans de meilleures conditions techniques et dans une ambiance non administrative". En effet, la SNRT tente le tout pour se débarrasser de cette fâcheuse image de chaîne en léthargie dont elle a été taxée depuis des années. Techniquement, la première chaîne de télévision nationale s'est équipée de matériel numérique des plus développés. Toujours est-il que personne n'est sans constater la mauvaise qualité de l'image diffusée par l'ex-RTM. Interpellé sur cette question lors de la conférence qu'il a animée sur la réforme du champ audiovisuel au Maroc, Laâraïchi a tout simplement répondu que la mauvaise qualité de l'image captée par les téléspectateurs est causée par l'usage d'antennes de type UHF, alors que la RTM fonctionne encore avec des antennes VHF. Outre l'aspect technique, la SNRT c'est surtout le contenu. Son nouveau statut insiste sur la qualité de la programmation des émissions "tendant à satisfaire les besoins de culture, d'éducation, d'information et de divertissement". Ainsi signale-t-on une "programmation de référence généraliste et diversifiée (…) fondée sur la civilisation marocaine, islamique, arabe et amazigh et les valeurs de démocratie, de liberté, d'ouverture, de tolérance et de modernité…". Dans le sens plus large de la réforme du champ audiovisuel national, la mutation que connaît la première chaîne accompagne "l'entrée du Maroc de plain-pied dans les mutations que connaît le monde moderne". Le personnel de la SNRT n'est pas sans se réjouir des changements que connaît le secteur audiovisuel en général et leur chaîne en particulier. Journalistes, producteurs, staff technique et administratif tireront chacun bénéfice du nouveau statut et fonctionnement de la SNRT. "Ceci nous est bénéfique dans la mesure où cela nous permettra de travailler dans des conditions beaucoup plus favorables que ce soit au niveau moral, financier ou technique" affirme Marouane Khiyat, journaliste-animateur à la Chaine-inter. Et le journaliste d'ajouter que "il est vrai que le paysage audiovisuel national est à la veille d'une véritable révolution qui permettra de multiplier les sources d'information, d'encourager la concurrence, d'améliorer la qualité des produits et de consacrer davantage les principes de la liberté". Autant de raisons qui rendaient urgent un remodelage total du mode de fonctionnement et gestion de la défunte "RTM". Le défi est aujourd'hui relevé. Il faudra du temps pour en juger.