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Les petits secrets d'un grand dragon
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 04 - 2005


En marge de la visite de S.M le Roi à Singapour
S.M le Roi Mohammed VI effectue à partir de la semaine prochaine une visite à Singapour. Un voyage royal inédit dans une île-Etat qui a ébouriffé le monde par une expansion économique que l'on qualifie de miraculeuse. En réalité, tout a été planifié avant et après l'indépendance pour que Singapour devienne un carrefour maritime et une place financière de première importance. Rien ne fut fortuit, tout a été calculé depuis la croissance démographique en passant par la stratégie de l'exportation, la primauté des services et en privilégiant la diversification industrielle. Autant dire que la visite du Souverain dans ce petit pays qui augmente sa superficie de 1 à 2 km par an en reliant les petites îles, n'est sûrement pas fortuite. Bien au contraire, ce énième voyage du Roi conforte sa stratégie de diplomatie économique agressive et bien ciblée. Depuis son intronisation, le Souverain a battu le record des voyages d'un chef d'Etat en parcourant des milliers de kilomètres en Europe, en Afrique, en Amérique latine et dans le monde arabe. Une stratégie de diplomatie directe qui, si elle reste discrète dans ses objectifs au début, n'en finit pas moins de donner des résultats tangibles à la longue. Que ce soit dans le domaine politique, économique ou géostratégique, cette démarche est le propre du roi Mohammed VI dans sa conception d'une diplomatie forte par sa jeunesse et par son esprit d'innovation. Il est donc plus qu'évident que le voyage qu'effectue le Souverain à Singapour aura plus une connotation économique que politique. Même si l'on sait aujourd'hui qu'avec la mondialisation, l'économique et le politique sont le plus souvent imbriqués. Et comme Singapour constitue un modèle de développement dans le monde, bien qu'il soit sur petit pays de 660 km 2 et de 4, 5 millions d'habitants, il est toujours judicieux d'aller constater de visu ses petits secrets. Appelée, communément, au XIVè siècle, par les Chinois et les Japonais la "ville de la mer" ou "la ville du lion", la république de Singapour est située au nord de l'équateur et marque l'entrée de Malacca reliant l'Océan indien au Pacifique. Cette position géographique stratégique est au centre de son développement depuis la fin du XVIIIe siècle. À cette époque, l'île était sous l'occupation de la couronne britannique, mais elle avait déjà consolidé sa vocation portuaire avec le développement de la navigation à vapeur. Il faut préciser aussi que la vague migratoire constituée de Chinois, de Malais et d'Indiens a favorisé l'expansion économique singapourienne. L'activité industrielle est née tôt dans une île dominée par les activités portuaires, mais qui a déjà commencé à privilégier l'exportation de l'étain et du caoutchouc. Mais c'est après l'indépendance en 1965 que le dragon a commencé à grandir par une reconversion économique radicale. Le tourisme de masse, le démarrage de l'exploitation pétrolière offshore, ont été le point de départ d'une transformation structurelle de l'industrie singapourienne. L'objectif étant exclusivement tourné vers une stratégie d'exportation tous azimuts d'une production de plus en plus sophistiquée. L'industrialisation dite "maximale" a été encouragée par diverses mesures incitatives pour attirer le maximum d'investissement étranger. Un dispositif qui permet aux opérateurs économiques de bénéficier d'une exonération fiscale qui peut aller jusqu'à dix ans selon la nature de l'investissement. Il englobe aussi une réduction de l'impôt sur les bénéfices à l'exportation, voire l'exonération des droits de douane à l'importation. C'est normal que cette démocratie parlementaire monocamérale ait pu assurer une croissance annuelle de 10 % pendant ses premiers vingt ans d'existence. Une stratégie d'industrialisation par l'exportation qui l'a alignée avec des dragons tels le Japon, Hon-Kong et la Corée du Sud. La conquête des marchés étant axée essentiellement sur la politique dite de niche qui consiste à conquérir une position dominante dans un secteur bien défini. Singapour étant devenu par exemple leader mondial
des disques durs pour ordinateurs. Outre l'industrie, Singapour a su aussi développer d'une manière consistante le secteur des services notamment celui de la finance. Si l'agriculture représente à peine 0,7% du PIB, l'industrie compte pour 24,3 % et les services atteignent 75 % pour faire de Singapour une place financière incontournable. La Suisse de l'Asie a procédé à la libéralisation complète de son secteur financier pour devenir un concurrent coriace de Hong-Kong. L'île-Etat dispose ainsi du troisième centre bancaire de la région asiatique considéré comme le plus sûr de la zone. Ses banques sont spécialisées dans l'intermédiation et son marché est devenu le quatrième marché mondial de devises. Les fruits de la diversification des activités de l'île font d'elle aujourd'hui une plaque tournante du commerce international. Singapour est ainsi placée comme le premier port mondial en termes de tonnage et le deuxième opérateur portuaire de conteneurs derrière Hong-Kong. Pour un petit pays de 660 km2 de superficie et de quelque 5 millions d'habitants, l'endroit vaut le détour. D'autant plus que le Maroc avec ses deux façades sur l'océan atlantique et la mer méditerranéenne a beaucoup de similitudes avec la petite-île. Notre pays possède lui aussi une position stratégique comme un carrefour maritime entre l'Afrique et l'Europe. Le Maroc était, lui aussi, des siècles durant un point d'ancrage de tout le commerce mondial que ce soit par mer ou par terre vers les fins fonds de l'Afrique via Tombouctou et autres. Autant dire que le Maroc qui a lui aussi opté pour les zones franches pourrait s'inspirer de l'exemple singapourien et le reconvertir à la zone méditerranéenne.


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