En Afghanistan, c'est l'armée américaine qui a découvert des registres portant le nom de Amer El Azizi. On se rend alors compte que c'était lui qui avait cautionné plusieurs combattants promus à l'apprentissage avant de devenir des hommes du jihad. Il les a envoyés dans des camps en Afghanistan après une forte sélection où il a dû sillonner plusieurs pays. La figure de Amer El Azizi se révèle celle d'un personnage important qui connaissait un certain Abou Abderrahman, que les conversations téléphoniques d'Abou Dahdah ont cité, faisant allusion à un “avion” et à l'“aviation”. A la fin du mois de mai 2001 et durant juin 2001, Abou Abderrahman se trouvait à Madrid, trois mois avant les attentats du 11 septembre, logé par Abou Dahdah, ce dernier étant considéré aujourd'hui comme l'un des responsables “intellectuels” des attentats du 11 septembre par la police et le gouvernement espagnols. C'est à cette période que les deux hommes ont rencontré régulièrement Amer El Azizi. Un autre événement nous révèle de façon flagrante les liens tissés par Amer El Azizi au sein de la cellule. Il a célébré le baptême de son fils en même temps que le baptême du fils de Moustapha Maymouni, dans la maison de ce dernier, un Marocain très lié aux groupuscules islamistes. Lors de ce double baptême, on retrouve le visage d'Abou Dahdah et celui d'Abou Abderrahman. A ce niveau de son ascension sociale comme figure de proue du réseau madrilène, Amer El Azizi apparaît comme un grand ami de Driss Chebli, cet autre Marocain, coordonnateur des réunions de Tarragone en juillet 2001 pour les préparatifs du 11 septembre 2001, et de Mohamed Belfatmi, un Algérien qui faisait partie jusqu'au dernier moment du groupe des kamikazes qui ont mené les attaques contre le World Trade Center, avant qu'il ne soit écarté du projet pour des raisons inconnues... Sur un autre volet, c'est une autre piste marocaine qui confirme la place tenue par Amer Azizi sur l'échiquier de la cellule espagnole et européenne. Il nous faudra aller chercher du côté de Malek El Andaloussi dont le nom apparaît à plusieurs reprises dans des camps d'entraînements en Afghanistan. On le signalait comme l'un des moujahidines de référence. C'est la même personne qui a appelé le 31 juillet 2001 Abou Dahdah, s'identifiant sous le pseudonyme qaïdiste de Malek El Maghribi et se présentant au chef de la cellule espagnole comme étant l'ami intime de Othman, évoquant les futures attaques du 11 septembre. Les documents trouvés chez Amer El Azizi Eléments de l'enquête retrouvés lors des perquisitions faites en 2001 dans le domicile madrilène de Amer Azizi : Une bande vidéo intitulée “Le Jihad islamique au Daguestan” datée du 16 août 1999. Il s'agit d'un enregistrement sur lequel on voit évoluer Salaheddine et Abdelaziz Benyaïch, ainsi que Omar Deghaye en Tchétchénie. C'est la même cassette retrouvée dans la maison de Oussama Darra et de Youssef Galan Gonzales. Une bande vidéo intitulée “Le mouvement islamique en Occident”. Il s'agissait d'une interview de Oussama Ben Laden. Un livre en arabe intitulé : “Le parti de la libération”. Un livre en arabe sous le titre : “La campagne des Etats-Unis pour en finir avec l'Islam”. Un livre en arabe intitulé : “Notes d'appui aux Tchétchènes musulmans”. Une carte d'inaptitude physique au nom de Mohamed Gouirrah. Un passeport algérien au nom de Farid Boudedicha. Une carte du registre de l'ambassade d'Algérie à Madrid du dénommé Farid Boudedicha. Un passeport marocain au nom de Tarek Boukili. Un document d'identité nationale au nom de Hussein Ismaël Haddou titulaire du n° 45.288.263. Un document du juge d'instruction n° 13 de Madrid daté du 20 août 1999 qui traite de poursuites contre Abdoul Bounasser et Mohamed Daddou accusés de délits de viols en Espagne. Un autre document du juge d'instruction n° 13 de Madrid daté du 26 août 1999 traitant de la même affaire et qui ratifie leur maintien en prison.