Trafic de haschich au sein de l'armée et la guardia civile espagnoles La Gazette du Maroc a reçu la lettre suivante de l'ambassadeur d'Espagne au Maroc, monsieur Luis Plana, que nous reproduisons intégralement. “Suite au reportage paru dans votre hebdomadaire du lundi 13 décembre 2004, tant en première page que dans les pages intérieures sur le “double jeu de l'Espagne dans le dossier de lutte antidrogue”, je voudrais au nom de mes autorités rejeter avec fermeté les affirmations qui ont été faites dans votre publication, lesquelles, non seulement mettent en doute l'honorabilité des forces de sécurité de l'Etat espagnol, mais aussi l'engagement de mon pays dans la lutte contre le trafic de drogue. Il suffit pour cela de se référer à l'œuvre menée par la Guardia civile qui a permis, tout au long de ces années, le démantèlement d'importants réseaux ainsi que la saisie de quantités considérables de drogue qui étaient destinées au marché local ou qui se trouvaient en transit : (534 412 kg en 2003 et 431 000 kg recensés depuis le début de l'année 2004). En outre, les cas que vous mentionnez dans votre journal, c'est grâce à l'intervention de la Guardia civil qu'ils ont pu être découverts. Dans ce contexte, ainsi que dans d'autres, il existe une importante coopération avec le Maroc dont le fonctionnement est très satisfaisant. Cela est une évidence qui s'est confirmée suite à la relance des relations bilatérales avec une étroite coopération militaire qui a fait que des troupes espagnoles et marocaines collaborent ensemble pour la paix à Haîti ainsi que dans le travail mené conjointement entre la Guardia civile et la Gendarmerie Royale dans la lutte contre l'immigration clandestine, le terrorisme et le crime organisé. D'autre part, je peux vous assurer que dans les cas où des membres des Forces de la Sécurité ont participé dans des faits délictueux, ils ont été aussitôt sanctionnés par les autorités espagnoles. Dans n'importe quel cas, il ne s'agit que de faits isolés, ce qui prouve l'engagement de l'Espagne et des Forces de Sécurité dans la lutte contre ce fléau pour nos pays.” Luis Plana L'enquête réalisée par notre journaliste Karim Serraj a permis de dévoiler une réalité incontestable au sein de l'armée et la guardia civile espagnoles. Comme le fait remarquer monsieur l'ambassadeur d'Espagne dans son courrier, les cas révélés par LGM sont vrais. Et s'il y a eut quelques sanctions ici et là, nous savons en revanche que beaucoup d'affaires ont été étouffées dans un lointain passé et dans le présent. La rédaction de LGM ne doute point non plus que les efforts de coopération entre nos deux pays amis soient intenses et sincères. Les événements décrits dans l'article en question ne paraissent pas représenter des “faits isolés”, sans que cela aille jusqu'à constituer une action généralisée des Forces de Sécurité de Melilla (et Sebta), argument que nous rejetons catégoriquement. La Rédaction