Restauration de la medersa Bouaânania La visite Royale effectuée, le mercredi 10 novembre, à la Medersa Bouaânania de Fès, est un véritable hommage témoigné par le Souverain au crédit d'un opérateur dont l'engagement citoyen et le mécénat ont définitivement acquis leurs lettres de noblesse dans les institutions leaders du Royaume. La Fondation Benjelloun-Ameziane s'est affermie comme un exemple à suivre et un modèle à étendre aux autres opérateurs du pays. L'intérêt d'une telle visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans l'un des plus illustres hauts lieux culturel et religieux du Royaume souligne l'envergure d'une action de mécénat hautement appréciée par les plus hautes instances du pays. Comme elle est aussi un signal d'encouragement pour d'autres initiatives similaires “tant il y a à faire pour la préservation du patrimoine architectural et culturel du Maroc”, invitent les instigateurs de l'ouvrage de restauration de ce monument historique de premier plan, dont le rayonnement est indissociable de la civilisation marquante de la cité impériale de Fès. Le grand art éternel marocain Edifiée au milieu du XIV ème siècle sous le règne dynastique des Mérinides, cette medersa tenait lieu d'hébergement aux étudiants de la prestigieuse université Qaraouyine et abritait les séminaires et Conseils des Oulémas. La dimension religieuse de ce monument est mise en exergue par sa grande mosquée accueillant les prières du vendredi. Le cachet architectural unique de l'édifice se manifeste par ses deux imposantes coupoles donnant sur le vaste préau par une porte ornée d'une arcade en plâtre sculpté, espace de mémoire du grand art civilisationnel où domine un minaret à figure géométrique carrée rayonnant par un assortiment de couleur de ses mosaïques et de ses sculptures. Le moment fort de la visite Royale fut la remise du livre illustrant la medersa au Souverain par le Président Othman Benjelloun et son épouse, le Docteur Leïla Ameziane Benjelloun, responsables de la Fondation mécène du groupe BMCE Bank. Après avoir écouté les explications sur l'histoire de la medersa, ses spécificités architecturales et son ascendance culturelle et spirituelle, Sa Majesté le Roi Mohammed VI s'est rendu compte de visu en passant en revue les 40 pièces réparties sur deux étages composant les dépendances du monument. “ C'est la plus grande opération de restauration du genre qu'a connue la medersa depuis sa création en 1355”, a tenu à souligner le patron de la BMCE. Le mérite exceptionnel du mécène se distingue dans les investissements conséquents consentis pour une remise à neuf de ce joyau du patrimoine national qui est intégré dans l'histoire prestigieuse de la ville impériale qui a donné au monde ses plus beaux trésors archéologiques et architecturaux. D'ailleurs, la médina de Fès est classée par l'UNESCO “Patrimoine universel de l'humanité”. Concrètement, le chantier lancé en novembre 1995 et achevé en octobre 2004 a restauré toutes les composantes à forte expression symbolique de l'identité unique de la medersa Bouaânania. Fondations, canaux d'évacuation, piliers, coupoles mérinides et arcades se sont refaits une belle santé et pris un nouvel aspect flambant neuf ravissant les regards des touristes et pérennisant la fierté des résidents et des nationaux. L'identité architecturale et la richesse historique de l'ouvrage ont été soigneusement préservées à travers la remise à neuf du zellige, bois et plâtre sculpté conformément aux dispositions des conventions internationales qui font autorité en la matière. En outre, les poutres, portes et plafonds ont été décorés de calligraphies et de sculptures florales et géométriques sur des matériaux traditionnels conservant, de nos jours, tout l'éclat et la splendeur d'antan. La plus célèbre medersa de Fès, avec ses salles de prière, cour et mihrab aux décorations denses et variées a su conserver son statut exclusif de medersa unique qui, outre sa mission d'hébergement et d'enseignement, continue d'abriter les prières du vendredi. Ainsi, la fine fleur des joyaux du riche patrimoine de la cité éternelle a pris un nouveau départ consacrant sa pérennité en résistant bravement à l'usure des siècles et en portant toujours haut le flambeau des richesses des écoles traditionnelles qui ont trouvé, en la personne des responsables de la Fondation Benjelloun-Ameziane, leurs plus fervents défenseurs, gardiens jaloux de l'intégrité des trésors de la ville des lumières et de la continuité du rayonnement culturel du Royaume.