A travers sa volonté de développer son réseau de sous-délégataires, la Banque populaire de Casablanca est sur le point d'opérer un progrès majeur en termes d'assistance et de services. Le secteur bancaire national est bien celui où la concurrence est la plus exacerbée. Dans l'attente d'une refonte du paysage bancaire, les entités dominantes essaient, par tous les moyens, d'accroître leur part du marché, ou du moins, de la préserver. D'où la multiplication des actions de fidélisation et de créations de produits et services, visant à améliorer leurs prestations. C'est dans ce sens que s'inscrit la conférence organisée le vendredi 22 mars par la Banque populaire de Casablanca sur le thème : “la sous-délégation de change manuel”. Implication du réseau Pour ceux qui ne le sauraient pas, la sous-délégation de change est une autorisation accordée par l'Office des changes, par l'intermédiaire des banques, aux établissements, personnes physiques ou morales, réalisant de manière fréquente des transactions avec les touristes, les Marocains résidant à l'étranger, ou les deux. Ainsi, le sous-délégataire pourra réaliser, au nom de la banque qu'il représente, des opérations de change manuel portant sur les billets de banque étrangers et traveller s'cheque. A priori, les entités les plus concernées sont celles évoluant dans les secteurs du tourisme (hôtels, agences de voyage et de location de voitures…) et de l'artisanat (bazars, bijouteries…) Compte tenu de l'importance des enjeux, Hassan Amahzoune, directeur régional de la Banque populaire de Casablanca, a présenté ce meeting comme étant “une manifestation qui s'insère dans le cadre de l'ouverture de la banque sur son environnement. L'aboutissement de celle-ci permettra d'une part, d'opérer une importante évolution en termes d'assistance et de services offerts et d'autre part, d'améliorer l'accueil de nos Marocains résidant à l'étranger et des touristes, puisque la sous-délégation leur permettra de réaliser leurs opérations de change dans les meilleures conditions”. En effet, l'ensemble du réseau d'agences et de succursales de la banque régionale a été impliqué et le sera encore davantage, puisque la conférence n'est que le point de départ d'une série d'actions visant à consolider la position du groupe Banque populaire en tant que leader du secteur et de constituer un réseau de sous-délégataires qui permettra à l'entité d'être fidèle à sa politique de proximité vis-à-vis des Marocains résidant à l'étranger. Pour ce faire, la BPC ne lésinera pas sur les moyens. C'est tout un dispositif d'attraction commercial qui sera mis en place. Il comprendra, entre autres, des supports de publicité permettant de visualiser l'exercice de change manuel. La formation des sous-délégataires figure aussi dans le programme : elle sera axée sur les techniques de contrôle des billets, ainsi que sur les procédures réglementaires. La banque ne sera pas la seule à tirer profit de la sous-délégation, puisque les commerçants y ont tout à gagner. “Le sous-délégataire bénéficie de deux sortes d'avantages. Les premiers sont directs : il s'agit essentiellement de la commission qui lui permettra, entre autres, de rentabiliser et de développer son fonds de commerce. Les avantages indirects consistent en la fidélisation de la clientèle, à travers l'offre de services de proximité et de qualité”, déclare un professionnel de la banque. A titre d'exemple, pour 10.000 euros échangés, le sous-délégataire bénéficie de 1.020 dirhams de commission et pour 10.000 dollars US, le bénéfice sera de 1.150 dirhams. Parallèlement, le commerçant pourra capter un flux additionnel qui comprendra les clients de passage (touristes ou Marocains résidant à l'étranger) ne disposant que de moyens de paiement en devises. L'offre «plus» Le commerçant doit tout de même répondre à certaines exigences d'ordre réglementaire. C'est dans ce cadre que ce même professionnel déclare : “Le sous-délégataire doit toutefois respecter les circulaires de l'Office des changes, dont l'obligation pour le commerçant de céder les devises qu'il détient à sa banque lors des changements de taux, ainsi que les règles en vigueur concernant le contrôle des billets”. La Banque populaire de Casablanca ne se limite pas à la relation traditionnelle banque/sous-délégataire, mais table sur un partenariat durable, axé sur une offre globale personnalisée. Cette dernière, la banque l'appelle “ l'offre plus”. Il s'agit tout d'abord de la rétrocession, calculée sur la base du chiffre d'affaires, d'une partie des gains de change que la banque réalisera avec le sous-délégataire. Ce dernier bénéficiera ainsi, en plus de sa commission, d'une partie des gains de change réalisés par la banque. Ce bénéfice supplémentaire augmentera en fonction du chiffre d'affaires qu'il réalisera. Ce n'est pas tout, puisqu'à la fin de chaque exercice, la banque récompensera ses sous-délégataires les plus performants (en terme de CA). Parallèlement, en tant que sous-délégataire, le commerçant adhère au réseau monétique de la Banque populaire. Cette adhésion implique l'installation d'un terminal de paiement électronique permettant les règlements par cartes monétiques nationales et internationales. Sans oublier la formation et l'assistance technique afférents, ainsi que l'ensemble des supports visuels destinés à capter la clientèle munie de cartes. D'ailleurs, les porteurs de cartes Visa électron délivrées par la BP sont au nombre de 54.000 à Casablanca et de 370.000 à travers le royaume. Ce qui représente une opportunité de taille. Enfin, en guise de conseil, notre professionnel de la banque a été clair : “Dans un secteur aussi concurrentiel que le tourisme ou l'artisanat, il est primordial pour l'entrepreneur ou le commerçant de se doter de l'ensemble des moyens nécessaires au développement de son fonds de commerce. La sous-délégation représente un atout majeur pour ceux qui réalisent des opérations fréquentes avec les Marocains résidant à l'étranger ou les touristes”