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Des jeunes pour la paix et la modernité
Publié dans La Gazette du Maroc le 16 - 06 - 2003


Engagement
Au cours de ces derniers jours, on a tous vaguement entendu parler de l'université d'été d'Essaouira.
On peut savoir qu'il s'agit d'une "Université internationale des jeunes pour la paix et la modernité" mais conçoit-on vraiment ce que cela implique ? Comment cet évènement s'est-il déroulé ?
On imagine vaguement des discussions, des cours peut-être ? Du tourisme ? Est-ce une sorte de "colonie de vacances"? C'est bien plus que tout cela.
Petit résumé du programme de ce qu'ont vécu ces jeunes venus de toutes parts et caractérisés par leur ouverture d'esprit et leur enthousiasme.
La journée débute habituellement par le petit déjeuner servi sur la place centrale d'Essaouira sous de grands chapiteaux pour ceux qui résident dans des appartements loués pour l'occasion. Ceux qui sont logés à l'hôtel prennent leur petit déjeuner sur place.
Chaque participant se reconnaît aisément par une petite pochette plastique qu'il porte constamment autour du cou et qui mentionne son nom et ses qualités (le pays ou l'organisation qu'il représente). Une initiative intelligente qui permet aux jeunes de s'identifier et de lier plus facilement conversation.
Le déjeuner et le dîner se prennent aussi en commun sous les chapiteaux. Les jeunes se réunissent en tablées d'une dizaine et attendent (avec plus ou moins de patience) qu'on les autorise à se restaurer au buffet.
Durant cette semaine, les matinées étaient souvent occupées par des "séances plénières": des réunions animées par d'éminents spécialistes (délégués politiques, professeurs d'université, juristes..) sur des thèmes tels que: "Les droits de l'homme et démocratie", "Modernité et société de l'information" , "Les défis des jeunes au XXI ème siècle". Après l'exposition faite par les intervenants, il s'est instauré un espace de dialogue pour que les jeunes puissent prendre la parole. Ce temps-là était malheureusement limité et ce n'était jamais suffisant pour ces participants pleins de revendications.
Une autre partie du temps fut consacrée à des séminaires, sur des sujets variés : pour n'en citer que quelques uns : "Religion et société", "Lutte contre la pauvreté", "Femme et législation" , "La politique de la jeunesse"… Ces séminaires s'adressant à des groupes de taille restreinte se sont révélés être de véritables lieux de discussion et de partage.
Une place importante a aussi été consacrée à des activités plus ludiques comme le sport ou des "ateliers" : théâtre, peinture, informatique, percussions, danse orientale ou hip hop…
Et chaque soir, une fête originale était organisée: soirée "feu de camp", concerts et notamment un concert de gnaoua le soir de clôture. L'expression en toute liberté pour des jeunes qui, bien que livrés à eux-mêmes, conservaient toujours ce même esprit de communication et de solidarité.
On a pu s'en rendre compte à plusieurs reprises comme lors de leur hommage aux victimes du 16 mai ou bien lorsqu'un des participants a eu le malheur de perdre sa mère durant le temps de l'université, les participants se sont mobilisés immédiatement en respectant une minute de silence et en organisant une collecte.
Un état d'esprit généralement partagé par tous les jeunes présents et aussi par l'organisation qui les encadrait. À la fin du séjour, un questionnaire a été distribué aux jeunes pour qu'ils évaluent et donnent leur avis sur l'université. Gageons que, malgré certaines critiques formelles, ce seront les souvenirs positifs et les encouragements qui domineront.
Jeunes mais différents
700 jeunes, d'une moyenne d'âge de 20 ans, lâchés ensemble en toute liberté dans une petite cité côtière…
Bonjour les dégâts ? Cela ne semble pas évident à gérer ! Surtout que ces jeunes, réunis par un point commun : leur engagement et leur volonté d'agir pour la paix et le développement, sont de provenances très différentes. On retrouve des représentants d'associations venant de toutes les régions du Maroc, des jeunes issus à la fois de zones urbaines ou rurales, de milieux aisés ou défavorisés…
Face à eux les jeunes organisateurs, souvent des étudiants de Casablanca ou des environs, apportent leur enthousiasme mais découvrent pour la première fois l'expérience associative.
En plus de cela, pour le choc des civilisations, il ne faut pas oublier la présence d'une centaine de jeunes Catalans étudiants ou également représentants d'associations.
Ce brassage cause forcément quelques heurts. Les modes de vie sont différents, les façons de faire aussi. Il peut y avoir un immense fossé entre un jeune Européen libéré et un jeune Musulman qui n'a jamais eu l'occasion de sortir de son village. Heureusement, grâce aux activités proposées , au cadre et à l'état d'esprit général, de nombreux rapprochements ont pu s'effectuer. Tous ces jeunes , conscients de leurs différences et du travail de rapprochement nécessaire à leur collaboration se sont dans l'ensemble, montrés d'une rare maturité.
Le contenu de la Charte finale de cette université d'été, qui témoigne d'un engagement pour l'avenir, touche des jeunes dans le besoin, demandeurs de plus de moyens pour pouvoir s'épanouir et faire avancer les choses. Cela nous montre aussi qu'on peut être un étudiant étranger favorisé par la vie et décider de s'engager pour aider les autres dans un grand élan de solidarité. Ironie du sort, les évènements du 16 mai ont ainsi eu un effet contraire à celui qui était recherché puisque ce sont eux qui ont été le moteur de cet échange entre jeunes.
Essaouira, un cadre et bien plus encore
Il faut aussi bien prendre en compte ce que représente la ville d'Essaouira et le lien qui se tisse entre cette petite ville caractéristique et la tenue de l'Université.
Essaouira est une cité historiquement riche. Sa naissance même est synonyme d'échange culturel puisqu'elle fut fondée pour faciliter le commerce avec les Européens depuis l'Antiquité. L'ex-Mogador fut le lieu particulier d'une rare harmonie et cohabitation religieuse entre les civilisations arabe, juive et catholique.
L'ancienne ville possède un charme fou avec ses petites ruelles animées, ses maisons blanches typiques, son atmosphère de ville fortifiée, son port et sa grande place bordée de cafés.
De plus, la ville est juste à côté d'une immense et très belle plage, réputée pour les alizés qui la balayent et pour la pratique en plein développement du surf. De quoi séduire les participants tout en rappelant les valeurs qui les réunissent : pacifisme, ouverture et partage.
En tant que place touristique réputée, la ville possède de fortes capacités d'hébergement, chose non négligeable pour l'accueil de 700 personnes pendant une semaine entière. Essaouira maintient une tradition festive comme le montre le festival de musique traditionnelle de Gnaoua qui se déroule chaque année avec beaucoup de succès.
Les jeunes participants ont pu déambuler sans fin et profiter d'un aspect agréable et de la convivialité telle qu'on la privilégie dans certains lieux emblématiques du Maroc.
Essaouira, ville du dialogue des civilisations, gagne en plus avec ce partenariat de l'université d'été la qualité de ville des jeunes et de la culture …Un atout qu'elle saura sûrement cultiver.


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