« Quel serait le comportement des Marocains vis-à-vis des produits agroalimentaires et quelles seraient les opportunités à saisir par les entreprises opérant dans le secteur dans les années à venir ? » Depuis l'indépendance, la population marocaine a connu une réelle mutation démographique et sociale, tant sur le nombre d'habitants qui n'a pas cessé d'augmenter, que sur la structure (on prévoit a l'horizon 2015 une population de 33.5M de personnes avec une tranche d'âge entre 24 et 60 ans de 39% et un taux d'urbanisation de 60%). Parallèlement à cette mutation, et grâce à la politique sociale et économique lancée par le gouvernement visant à promouvoir l'économie nationale et à améliorer le pouvoir d'achat du consommateur marocain, les habitudes de consommation surtout en agroalimentaire ont subit (et subiront) elles aussi des changements majeurs. Par conséquent, Il parait judicieux de poser les questions suivantes : Qu'il est le rôle de l'état pour promouvoir le commerce intérieur pour les années à venir ? Quels facteurs influencent le comportement d'achat du consommateur marocain en produits agroalimentaires ? En fonction de ces facteurs, quelles seraient les opportunités que les entreprises surtout dans le secteur agroalimentaire peuvent saisir ? Tendances d'évolution de la population marocaine Le dernier recensement a montré que la Maroc a entré en phase de transition démographique qui le transformera du model traditionnel au model moderne similaire des pays occidentaux caractérisé par des faibles taux d'accroissement et de fécondité, influencé par une urbanisation accrue et des changements de structure, de comportement et des valeurs familiales de la population. Malgré le faible taux d'accroissement 1.4 % enregistré en 2004 la population marocaine continuera à se développer selon les projections à moyen et court terme pour dépasser les 33,5 M vers l'an 2015. Ces projections futures montrent que les facteurs cités en dessus qui influencent la dynamique démographique seront accompagnés d'une urbanisation massive qui dépassera les 60% et qui sera concentré sur le littoral dans l'axe El-Jadida-Casablanca-Kenitra. De même la dernière enquête sur les niveaux de vie, les dépenses / personne des ménages a montré que les marocains en dessous de seuil de pauvreté représentent 9 % au niveau national, 4.8% en milieu urbain et de 14.5% en milieu urbain. Le pourcentage de la population vulnérable a diminué à17% au lieu de 22.8% en 2001. la transition démographique que subit le Maroc aura des impacts directs sur le devenir de la société marocaine et sur son économie et posera des défis contre les quels le Maroc devra intensifier ses efforts pour faire face aux exigences croissantes de la population notamment en matière de scolarisation, de la gestion de l'urbanisation croissante, de la valorisation du potentiel humain et surtout de l'emploi et la protection sociale. Vue l'importance stratégique du secteur de commerce et de distribution dans l'économie nationale puisqu'il emploie prés de 10% de la population active et contribue au PIB national a hauteur de 11% et pour faire face aux différents facteurs qui freine sa croissance a noter le nombre important des commerçants ambulants (40%)surtout dans le milieu rural, le manque d'infrastructure, la multiplication des intermédiaires et l'absence des organismes qui organise le métier, le gouvernement a mis en place le plan RAWAJ qui vise a la fois de promouvoir le secteur et le moderniser ce qui va permettre une meilleur accessibilité aux produits par le consommateur et améliorer la compétitivité des différents acteurs . En parallèle du plan Rawaj, des mesures d'accompagnements ont été prises pour mener à bien ce projet, ces mesures sont d'ordre fiscal, légal et administratives pour faciliter l'exercice du métier et améliorer la compétitivité aussi des programmes de formation seront adoptés pour qualifier le personnel opérant dans le secteur et offrant aux différents opérateurs des compétences spécialisés dans le domaine. D'autres mesures seront axés sur le consommateur final de façon à améliorer son pouvoir d'achat grâces a des reforme fiscal (IR et TVA), a rendre les produits plus accessible en terme de prix, de qualité et disponibilité, en menant des études qui pourront déterminer les besoins des comportements des consommateurs. Toutes ses mesures seront renforcées par des projets de loi visant à protéger le consommateur et favorisant le développement des mouvements consuméristes. Comportement du consommateur des produits alimentaire au Maroc De nos jours, La consommation alimentaire dépasse largement la simple ingestion, le produit alimentaire n'est plus considéré comme un élément de survie mais plutôt un outil capable de remplir d'autres fonctions dites « hédoniques », « symboliques » même « éthiques et spirituelles ». La structure des dépenses total par ménage montre que La part du poste alimentaire continue toujours a représenter une bonne partie dans les dépenses total allant de 30% chez les ménages les plus aisés a plus de 50% chez les plus défavorisés d'autant plus que la structure de ce poste a changé en faveurs des produits riches en protéines et des plats moins salés et moins sucrés. Cependant le comportement du consommateur des produits alimentaires au Maroc reste influencé par plusieurs facteurs qu'on peut les cités comme suite : *Le rôle de l'état pour promouvoir le pouvoir d'achat, de développer d'autres modes de commerces explorer des nouveaux niches tels que les produits de terroir et par la prises de certains décisions concernant la restructuration du marché et d'appuyer les marques marocaines. *Grâce au développement des mouvements consumériste et des ONG qui sensibilisent le consommateur sur l'impact de son acte d'achat sur son entourage et par conséquent sur le devenir de ses enfants e on commence a noter l'apparition d'un nouveau consommateur appelé le « consom ‘acteur » ou le consommateur responsable. *La montée en flèche des maladies qui peuvent être causés par l'alimentation (obésité, hypertension, intoxication … et l'apparition des nouveaux produits dits fonctionnels et diététiques. *Vue sa localisation géographique « porte de l'Afrique et de l'Europe »le Maroc a été toujours considéré comme un carrefour de plusieurs cultures et civilisations qui ont enrichis depuis l'aube de l'histoire sa culture, son histoire et bien évidement son patrimoine culinaire et ses habitudes alimentaires grâce aux différentes ethnies venues s'installer au Maroc de l'ile d'arabes de l'Europe ou de l'Afrique subsaharienne. *Les habitudes alimentaires du consommateur marocain qui ont été influencés par différentes civilisations et la richesse du Maroc en plantes médicinales et aromatiques ont rendu le consommateur marocain un vrai connaisseur en art culinaire et un consommateur très exigeant en mode de préparation et de présentation des aliments. La cuisine marocaine est aussi caractérisée par une grande diversité gustative et nutritive, le bon choix des aliments, la bonne présentation et un service spectaculaire rendant du contexte de consommation un moment de festivité et de plaisir. ADAPTATION DES ENTREPRISES MAROCAINES DANS LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE AUX CHANGEMENTS DES CONSOMMATEURS Pour s'adapter au consommateur marocain qui a des besoins très distincts, Attiré par la nouveauté et très attaché au traditionnel, soucieux de sa santé et ne renonce ni au gout ni au plaisir avec une perception de la fonction de l'alimentation qui dépasse largement un besoin de survie pour s'étendre à un besoin de plaisir et de distinction. Les entreprises qui opèrent dans le secteur agroalimentaire au Maroc doivent tenir en compte des facteurs cités au chapitre précédent. Professeur MOHAMED FAID, 1er vice président de l'association marocaine de l'orientation et de protection de consommateur AMPOC et enseignant chercheur a l'institut agronomique et vétérinaire et pour répondre a cette question a commencé sa réponse par « Il faut que le consommateur marocain trouve dans un supermarché les produits qu'il aime et pas les produits que l'industriel lui impose. » Le professeur a insister sur les industriels pour qu'ils changent leurs vision et revenir vers le gout de consommateur, la coutume des consommateurs parce que d'après lui c'est le facteur qui va déterminer la consommation d'ici l'an 2050 Le professeur a continuer a préciser que ici « Au Maroc on est mieux équipés, on est mieux positionnés pour sortir des produits diététiques puisque nous avons des plantes qui ne sont pas exploitées , nous avons beaucoup de produits de la foret comme le gi gibier, les fruits de palmiers nains, gland de chaînier de maamoura, le Maroc a des milliers de tonnes de glands qui ne sont pas exploités c'est riche en protéines en minéraux et c'est bon» Aussi ajoute-t-il « On a beaucoup des produits agricoles et produits de la mer et les Marocain actuellement ne connaissent que les poissons frais, grillé, tagine et la boite de conserve, ils ne connaissent pas des pattes de poissons, des poissons marinés, des produits fermentés a base de poissons, de sauce de poissons et il faut que les industriels s'injectent la dedans varient leur gammes de produits et les sortir vers le consommateur on peut même aller jusqu'a fabriquer un saucisson de poisson » « Les algues marines au Maroc on extrait agar a agar pour fabriquer les flans, les gélifiants et tous et le reste est jeté alors qu'ont ne trouve pas de poudre d'algues, on ne trouve pas de produits a base d'algues au Maroc. En consommation, normalement il faut exploiter ce que nous avons comme ressources naturelles et les ressources en algues au Maroc peuvent suffire la moitié de la population au Maroc » Pour terminer, le professeur a signaler que « le consommateur marocain se modernise, va au supermarché mais jamais il ne perdra ses coutumes même s'il ne trouve pas le produit qui aime, après 20 ans 30 ans s'il le trouve il l'achète ». Donc, pour conclure on peut dire que le secteur agroalimentaire au Maroc continue a présenté un bel avenir aux industriels si ces derniers savent exploiter avec harmonie au mieux les ressources naturelles du pays avec le patrimoine culinaire et les habitudes alimentaires du consommateur marocain.