Casablanca a abrité la première édition du Forum «User's Day» (Journée de l'usager) dédié à l'aviation civile et regroupant les compagnies aériennes, les aéroports et les acteurs touristiques marocains coalisés autour des questions d'amélioration de la qualité de service et de la sûreté dans les plates-formes aéroportuaires. Les deux grands «absents» annoncés dans le programme initial, le duo ministériel Ghellab-Boussaïd, ont laissé les participants sur leur faim, mais le déroulement des débats a tenu toutes ses promesses avec des protagonistes, directeurs d'aéroports, cadres centraux ONDA et RAM, fédération des guides touristiques, les CRT, voyagistes, loueurs de voitures et autres, s'ingéniant à mener de concert le débat sur la libéralisation de l'aérien et le développement du tourisme en ces temps de crise économique et financière internationale. Les intervenants, Brahim Lakhlifi, directeur de la Navigation aérienne, (il nous a assommé littéralement avec une communication exhaustive), Hamid Mokadem de l'ingénierie et de la maintenance, Nadia Benzakour, madame COM de l'ONDA qui a fait «rêver» la salle sur les ambitions du management de la qualité, et autres se sont appliqués, tour à tour, à mettre en relief les atouts du processus d'intégration au ciel unique européen par la conformité des systèmes de navigation aérienne, l'attractivité du produit Maroc et la compétitivité tarifaire où les activités aéroportuaires sont habilitées à jouer un rôle de premier plan. Sans manquer de souligner que les «neurones» du service de veille stratégique, ont annoncé une batterie de mesures incitatives propices à une croissance saine et durable de l'activité aéroportuaire dans le Royaume. 12 milliards DH d'investissements Deux panels ont été organisés portant respectivement sur les problématiques des projets de développement des aéroports et des systèmes de navigation aérienne d'une part, et sur l'attractivité des aéroports marocains et la compétitivité tarifaire, d'autre part. Si les ambitions en termes d'extension d'infrastructures aériennes sont incontournables, il n'en demeure pas moins que les protagonistes ont mis l'accent sur la qualité de service en tant que levier stratégique dans la compétition aérienne internationale sur laquelle veillent les instances de l'ONDA en charge du Management QSS «Qualité, Sûreté, Sécurité», de la normalisation et de la certification. Il est tout à fait dans son sujet, le directeur général de l'ONDA lorsqu'il assure que «l'amélioration de la qualité de service nécessite d'importants investissements». Et si l'Office ne dépassait pas le cap des 300 à 400 millions DH l'an dans la période 2000-2003, actuellement l'effort annuel d'investissements est estimé à plus de 2 milliards DH. Non sans que cela n'affecte les résultats financiers de l'activité aéroportuaire car, rappelle Abdelhanine Benallou, «la gestion des aéroports au Maroc est très rentable». Avec un résultat net bénéficiaire qui a bondi de 50 millions DH en 2003 à 950 millions DH en 2008. Quant au benchmark au tableau des avantages comparatifs avec des plates-formes de la région ibérique, tunisienne, grecque ou turque, Benallou souligne que «nous sommes les moins chers sans brader les prix et nous nous employons à préparer dès aujourd'hui les aéroports de demain». Pour ce faire, 12 milliards DH seront mobilisés dans les projets d'infrastructures inscrits dans le plan de développement 2008-2012. Pour sa part, le patron de la RAM s'est contenté d'indiquer que «la plate-forme de Casablanca en réseau connecté est vitale pour le développement et aussi pour la survie de la compagnie aérienne». ■