La science a déterminé depuis longtemps, que le tabagisme et l'alcoolisme nuisent gravement à la santé, comme le veut la formule consacrée. A part l'interdiction de la publicité pour les deux produits, les gouvernements optent pour la prévention, surtout à l'adresse des jeunes. Car, malheureusement, les statistiques prouvent que les adolescents sont attirés par ces deux produits de plus en plus jeunes. Il ne s'agit pas d'avoir une position moralisatrice, bien qu'un adolescent consommant de l'alcool choque, quelle que soit sa culture, mais d'un problème de santé publique. Le tabagisme, ce sont des dizaines de milliers de malades, atteints de pathologies graves à soigner. Au-delà des drames familiaux et humains, c'est une perte sèche énorme pour la santé publique, surtout dans un pays où la couverture médicale est l'exception. La loi sur l'interdiction du Tabac n'est pas respectée. Dans les trains, les fumeurs monopolisent les couloirs pour assouvir leurs vices, celle qui devrait étendre l'interdiction à tous les lieux publics n'est pas prête d'être votée et a surtout peu de chances d'être appliquée. Sur les terrasses de café, dans toutes les villes du Maroc, on peut voir des lycéens, parfois des collégiens, filles et garçons, une cigarette à la main. C'est un vrai phénomène social, alors que la génération d'avant rejetait le tabagisme, parce que les parents étaient fumeurs. Or, il n'y a aucune campagne de sensibilisation de ces jeunes aux dangers du Tabagisme. Une campagne d'envergure, sauverait des vies, diminuerait les charges de la Santé publique dans l'avenir et coûterait beaucoup moins cher que la prise en charge d'une centaine de cancéreux. Sur l'alcool, nous nageons en plein délire. La vente aux Marocains étant officiellement interdite, aucune campagne n'est possible. C'est un délire, parce que l'alcoolisme fait des ravages, que 95 % des bars n'ont jamais eu d'autres clients que des Marocains musulmans, que le coût en drames sociaux est énorme, et celui de la Santé publique encore plus élevé. Plus dangereux encore, la vente aux mineurs est courante chez les épiciers mais aussi dans certaines discothèques branchées. Dans les surprises-parties, les alcools forts aromatisés coulent à flot. Pour toutes ces raisons, une campagne de prévention, de sensibilisation s'impose, avant que le fléau ne prenne des proportions ingérables. La société marocaine a accepté la pub pour les préservatifs, elle acceptera la campagne sur les dangers d'abus d'alcool.n