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«La coke peut conduire à des attaques de panique»
Publié dans La Gazette du Maroc le 30 - 05 - 2008

Le Dr. Mehdi Paes, psychiatre-psychothérapeute, professeur de Psychiatrie, membre du Comité d'experts de l'OMS pour les problèmes liés à la toxicomanie, explique ce qu'est la dépendance à la cocaïne.
La Gazette du Maroc : Pourquoi devient-on dépendant à la cocaïne, et y- a-t-il des prédispositions psychiques chez le sujet toxicomane ?
L'usage régulier de la cocaïne entraîne rapidement une dépendance psychique. La cocaïne est un stimulant très fort du système nerveux central qui interfère surtout avec le processus d'absorption d'un neurotransmetteur associé avec le plaisir et l'action, la dopamine, et en moindre mesure avec celui de la sérotonine. Une fois prise (sniffée, injectée ou fumée) la cocaïne agit rapidement sur le cerveau. Elle entraîne en général d'une manière immédiate des sentiments d'euphorie. Elle donne une sensation de bien être, d'assurance, de desinhibition, de force avec une grande résistance à la fatigue, à la faim et au sommeil. Ceci justifie en grande mesure son pouvoir de dépendance.
La dépendance à la cocaïne, comme d'ailleurs à celle de n'importe quelle autre drogue, est conditionnée par la qualité, la quantité et la régularité de la drogue consommée, ainsi que par les caractéristiques biologiques et génétiques de l'usager. De ce fait certains individus ne deviendront jamais des toxicomanes, d'autres pourront se limiter à un usage limité et occasionnel et d'autres enfin deviendront rapidement dépendants. Toutefois, ce qui est certain, c'est que l'usage régulier de la cocaïne entraîne rapidement une dépendance psychique.
La désintoxication obéït-elle à la même méthodologie en général ou bien celle liée à la cocaïne est différente ?
Le traitement de la toxicomanie à la cocaïne répond à des critères généraux qui peuvent être appliqués à n'importe quel type de toxicomanie. Cependant, le terme de « traitement » n'est pas très approprié dans ce domaine parce qu'il s'agit plutôt d'un processus thérapeutique très long basé sur des programmes thérapeutiques spécifiques. Il n'y a pas un « traitement » standard. La conduite thérapeutique sera déterminée par la nature et la gravité de l'usage et par le profil psychologique et les caractéristiques de la personne. Bien entendu, dans le traitement des toxicomanies, il y a des particularités propres à chaque drogue surtout en ce qui concerne l'étape de désintoxication.
Le projet thérapeutique comprend plusieurs étapes qui visent des objectifs bien spécifiques. D'abord procéder au sevrage en évitant au sujet le maximum de désagréments psychiques et physiques. Ensuite l'aider à vivre sans drogue, étape extrêmement importante qui fait appel à des techniques psychothérapiques et à un suivi régulier. Par la suite, il faut veiller à une bonne réinsertion socioprofessionnelle. Enfin, il faut éviter les rechutes. Actuellement, plusieurs molécules sont à l'étude pour favoriser l'étape de désintoxication de la cocaïne.
Quelles sont les répercussions sur la santé mentale à court, moyen et à long terme ?
La dépendance à la cocaïne entraîne des conséquences très graves sur le plan physique, psychique et social. Pour ce qui concerne les conséquences psychiatriques, le plus fréquemment observé après la phase d'euphorie induite par la prise de drogue est la survenue de dépression, angoisse, agitation et sensation de malaise général. Parfois l'anxiété peut virer à des attaques de panique et plus rarement, on observe la survenue des psychoses aigües type paranoïa. A fur et à mesure que le temps passe, ces troubles deviennent de plus en plus fréquents et intenses et poussent le sujet à consommer plus régulièrement de la drogue dans le but de rechercher des sentiments de bien être. Il arrive un moment où les sensations d'euphorie deviennent très rares et le toxicomane est davantage plongé dans un état de morosité et de malaise généralisé. A ce stade, qui survient en général après plusieurs mois d'usage régulier et dépendant, on constate également la présence des troubles cognitifs importants, incluant des déficits intellectuels, des anomalies de la mémoire et du raisonnement. La survenue des psychoses paranoïaques plus persistantes et des tentatives de suicide ne sont pas rares. Des études récentes mettent en évidence qu'à moyen et long terme, l'usage régulier de la cocaïne peut entraîner des troubles physiologiques et anatomiques cérébraux significatifs qui pourraient expliquer les troubles cognitifs observés ainsi que la diminution du seuil d'excitabilité cérébrale (favorisant la survenue d'épilepsies) et différentes anomalies    neuropsychiatriques. L'usage et la recherche constante de la drogue amènent inévitablement à des conséquences sociales, économiques et judiciaires graves : conduites de risque, marginalisation, perte d'emploi, ruptures familiales, faillite économique, vol, prostitution…


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