Le Centre national de prévention et de recherche en toxicomanie a été créé en 2000 à Rabat. Il est unique en son genre au Maroc et se trouve à hôpital psychiatrique Arrazi à Salé. Une autre unité de consultation et de soins pour toxicomanie est ouverte à Tanger depuis 2004, le Centre Médico-Psychologique Hasnouna dans l'hôpital Beni Makada. Ces centres font partie intégrante d'une stratégie nationale en matière de santé mentale, qui se focalise sur le nord à cause de la consommation des drogues dures, cocaïne et héroïne dans cette région. Un autre centre est en cours de création à Casablanca et Ifrane. Selon une source proche du dossier, le ministère de la Santé négocie, depuis peu, avec un laboratoire pour la fabrication d'un traitement de substitution à l'héroïne qui donne des possibilités de décrocher à hauteur de 60% alors que les cures de sevrage ne dépassent pas 30%. Selon un praticien au centre de Salé, le vrai problème qui se pose dans ces centres, c'est le manque de psychothérapeutes. Le médicament ne soigne que les symptômes du sevrage, alors que la vraie cause de la toxicomanie est abandonnée. La durée moyenne de séjour au centre de Rabat, est de 15 jours. Le séjour coûte 500 DH par jour. L'hospitalisation n'est pas obligatoire mais le patient doit signer un engagement pour être enfermé une quinzaine de jours loin de tout contact extérieur. 40% des admis sont originaires de la région de Rabat-Salé, 16% sont de Nador, 13,3% de Casablanca et 12,2% de la région Tanger Tétouan. La dépendance au cannabis représente 13,4% des admissions, 11,8% à l'héroïne et 6% à la cocaïne. Selon les résultats de l'Enquête Nationale de Prévalence des troubles mentaux, la consommation de drogue touche de plus en plus la tranche de la population jeune, une transition de la consommation classique (cannabis et psychotropes) au profit des abus d'alcool et des drogues dures injectables, notamment dans les grandes villes. Une évaluation des risques VIH/SIDA en rapport avec l'usage des drogues injectables a été réalisée en 2005. Cette étude a été menée auprès de 494 personnes enquêtées dont 2/3 sont des injecteurs, avec une proportion de 14% de femmes. L'âge du premier usage se situe entre 12 et 18 ans pour 73% des personnes enquêtées. Le quart de cet échantillon a commencé à utiliser le mode injection à partir de l'âge de 20 à 25 ans. Trois usagers de drogues dures sur cinq sont célibataires, tandis que seules 5 des personnes enquêtées sont mariées. Le volet qualitatif de cette enquête a révélé une évolution des types de stupéfiants consommés au Maroc, une augmentation des usagers de drogues dures, une évolution des modes d'usages et une baisse régulière de l'âge de la première consommation. L'enquête MEDSPAD, 2005, sur la prévalence de l'usage de drogues dans la population des lycéens de 15-17 ans dans la région de Rabat-Salé a montré que les prévalences de l'usage d'alcool sont de 21 %, Cannabis 14%, Psychotropes 20% et les autres drogues 8.7%.