Ils ont fait de Casablanca un fief. Hormis toute connotation péjorative, il est malheureux de constater de prime abord que les uns chantent l'amour et que les autres tuent des personnes innocentes… Personne n'aimerait être à la place ni des promeneurs nocturnes ni des policiers. Les agressions ont pris une ampleur telle, que des bandes armées de couteaux, coutelas et épées s'attaquent à des innocents en plein boulevard de nuit comme de jour. Dans l'ancienne médina, en l'espace de deux jours, un témoin habitant de la rue Anfa, a assisté à trois agressions. Le premier a concerné sa propre fille qui, de retour de son lycée a été coincée au coin d'une ruelle. Sous la menace d'un couteau, a dû céder son portable à un agresseur. Le lendemain, se promenant un peu plus loin, elle a remarqué son propre portable sur un étalage. Le receleur en demandait 100 DH. Elle a pris la fuite, de peur d'être repérée par le voleur et avoir le visage balafré. Une autre jeune fille faisait du lèche-vitrine. Elle avait 1.000 DH sur elle et un portable. Un jeune colosse s'approche d'elle, couteau à la main, lui demandait de vider ses poches et son sac. Elle a obéi, mais lorsqu ‘il s'apprêtait à courir, elle a crié et couru derrière lui. Les passants l'ont suivi. Il a été maîtrisé tout près du 1er arrondissement de police. La fille a pu récupérer son bien, mais lorsqu'elle est revenue chercher ses sandales, elles avaient disparu. Elle devait marcher pieds nus jusqu'à chez elle. Le même témoin, cette fois sur la terrasse de sa petite maison où il dégustait le tabac d'une pipe, entend le ronronnement d'un moteur de taxi. Le bruit a trop duré et, par curiosité, il s'est penché pour voir ce qui se passait. Il était 16 heures. Un jeune homme avait demandé au chauffeur d'un taxi de le déposer dans la rue d'Anfa. Une fois arrivé, il a sorti son couteau et a obligé le chauffeur à vider sa bourse. Un policier en civil a remarqué la scène et a été obligé de sortir son pistolet et le braquer sur le malfrat qui a été maîtrisé sur place et conduit au commissariat de police. D'autre part, mercredi de la semaine dernière, des policiers de la brigade touristique ont réussi l'arrestation de sept malfaiteurs, tous mineurs, munis de couteaux et de coutelas. Leur fief était les alentours du fameux hôtel Lincoln. Un autre malfrat a été arrêté la même nuit sur la Place Maréchal. Certains couteaux étaient encore entachés de sang. Un promeneur, en état d'ébriété, a été agressé et grièvement blessé à la tête. A noter que des épées de différents formats, en provenance de Chine, sont commercialisées à Derb Ghallef.