La Société Financière Internationale et Jaïda, filiale du groupe CDG, viennent de s'engager dans un partenariat structurant pour la micro-finance au Maroc. Le Maroc, champion régional de la micro-finance. Ce n'est pas une assertion gratuite dictée par du narcissime économique, mais un simple constat établi par les organismes financiers internationaux. La preuve ? Cette nouvelle grande opération, intervenue la 15 janvier dernier, engageant le Maroc et la SFI (Société Financière Internationale), filiale du groupe Banque Mondiale. Premier investisseur multilatéral dans le secteur de la microfiance (pas moins de 128 transactions, soit un portefeuille d'investissement de 636 millions de dollars dans 47 pays en développement), la SFI a signé en effet un important accord de coopération financière avec Jaïda, un fonds marocain de financement des organismes de micro-finances. Ce fonds, qui est une émanation de la CDG (Caisse de Dépôt et de Gestion), bénéficie aux termes de cet accord d'une garantie portant sur un montant de 170 millions de DH. But de l'opération : consolider et promouvoir les activités liées au micro-crédit dans le Royaume, abstraction faite des opérateurs qui s'activent dans ce champ socio-économique. 420 millions de DH cumulés «Cette garantie devrait permettre à Jaïda de lever des financements subordonnés auprès d'institutions bancaires marocaines», déclare-t-on en substance auprès du fonds. Joumana Cobein, responsable du bureau de représentation de la SFI à Rabat, indique en ce qui la concerne que cette opération d'octroi de garantie, la troisième du genre à avoir été conclue au Maroc, vient souligner l'ampleur et la constance de l'engagement de la filiale de la Banque Mondiale pour le développement de la micro-finance au Maroc. Le Royaume est d'ailleurs actuellement le premier bénéficiaire en termes d'investissements de la SFI dans ce secteur, l'enveloppe cumulée avoisinant à ce jour quelque 47 millions de dollars (soit 420 millions de DH). Ce niveau d'engagement positionne le Maroc au rang de tête dans le domaine de la micro-fiance à l'échelle de toute la zone d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Cette dynamique a été pareillement soulignée par Abdeslam Aboudrar, président du fonds Jaïda et directeur général adjoint à la CDG. Pour le haut responsable, cette opération constitue en effet «un pas majeur dans le sens de la diversification des produits et des sources de financement offerts aux associations de micro-crédits». Le dirigeant n'a pas manqué de rappeler, à l'occasion de la signature de la convention entre Jaïda et la SFI, que «la transaction est de nature à contribuer à la mise en œuvre de la stratégie générale de la filiale de la CDG et à la réalisation de ses objectifs». Un secteur sensible au Maroc En tout état de cause, cette nouvelle «aventure» de la Société Financière Internationale au Maroc illustre à la fois la vigueur du système de micro-finance dans le Royaume et traduit l'intérêt des organismes financiers internationaux pour les efforts déployés par le Maroc pour développer un secteur considéré actuellement comme vital, voire stratégique, par l'ensemble des spécialistes à travers le monde. Joumana Cobein a précisé, à ce titre, que «la structuration de ce projet a été relativement complexe, mais je suis fière qu'on ait abouti à cet accord de financement». Des propos qui montrent bien la satisfaction des représentants de la sphère managériale de la SFI pour ce qui est de ce genre de programmes au Maroc. Pour mémoire, il faut préciser que la SFI fournit des services d'assistance technique aux institutions des micro-fiances dans différents domaines incluant aussi bien les techniques de crédit, la gouvernance d'entreprise, la gestion des risques que le contrôle interne. Selon les dernières données de l'institution (consolidées pour l'exercice 2005), le Maroc est le premier marché de la micro-finance de la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient, et ce avec 39% d'encours et 47% de clients actifs de toute la région.