Rolls-Royce vient de donner un successeur à son fameux cabriolet Corniche, directement inspiré du concept 100 EX. Le résultat est indéniablement à la hauteur de la marque au « Spirit of Ecstasy»… Deux ans après avoir présenté un concept de cabriolet, baptisé 100EX, Rolls-Royce en dévoile sa version de série, baptisée Phantom Drophead Coupé. Si les puristes regretteront l'appellation Corniche, ils devront en revanche s'incliner devant l'évidence. Ce cabriolet fait plus qu'honeur qu'à ses aïeules, se présentant comme la voiture de tous les superlatifs, renfermant l'excellence à ciel ouvert selon Rolls-Royce. Contrairement à ce qu'on le serait tenté de croire, ce nouveau modèle est bien plus qu'une simple version décapotable de la Phantom. Et les équipes de Rolls Royce ne sont pas peu fières de leur réalisation. C'est le cas d'Ian Cameron, designer en chef chez Rolls-Royce : «retirer simplement son toit à la Phantom en aurait déjà fait un prestigieux cabriolet, mais il n'aurait pas été parfait. Avec la Phantom Drophead Coupé, nous disposions d'une occasion unique pour repenser le concept même du cabriolet et, surtout, pour montrer comment Rolls-Royce le conçoit». Parvenir à alléger les traits de la titanesque Phantom tout en préservant son esprit était en effet une belle gageure, que les designers britanniques ont réussi en s'inspirant largement du concept car 100EX, dont le succès public lors des différents salons automobiles aurait incité le constructeur de Goodwood a produire cette remplaçante des mythiques Corniche. La Phantom Drophead Coupé en a conservé les optiques avant à diodes LED, son capot (et sa baie de pare-brise) en acier brossé, et sa calandre légèrement inclinée et arrondie sur sa partie supérieure. Au final, aucun élément de carrosserie de la grande sœur Phantom ne se retrouve sur ce cabriolet. Au passage, les détails qui font d'une RR une voiture à part sont bien présents. À commencer par ses portières à ouverture inversée (appelées également portes « suicide »), qui facilitent grandement l'accès à bord, tout en permettant de renforcer de manière significative la rigidité du carrosse. Autre particularité, les boiseries en teck, qui garnissent généreusement le couvre-capote, renvoient directement à l'univers des bateaux de plaisance. Un détail peut-être, mais qui fait toute la différence ! Mais malgré ses 5,60 mètres de long pour 1,99 m de large, la Rolls n'est pas un modèle d'habitabilité. L'espace alloué aux passagers arrière n'est pas immense, alors que le coffre n'offre guère plus de 315 litres. Mais là n'est pas l'objet d'une voiture d'aristocrate. Celle-ci soigne en fait sa présentation et son côté luxueux, qui atteignent des niveaux inégalés dans la production automobile actuelle, avec l'utilisation des matériaux les plus flatteurs. Un atelier d'ébénisterie, spécialement dédié, se charge même de sélectionner les meilleures essences de bois et protège l'ensemble de l'usure à l'aide d'huiles spéciales. La capote est composée de laine et de cachemire, alors que les plus beaux cuirs garnissent les sièges et les contre-portes. Ces délicates attentions s'accompagnent bien évidemment d'équipements de sécurité « up-to-date », tels que les appuie-tête actifs, les airbags de tête, les ceintures de sécurité intégrales ou encore le freinage «intelligent». La sophistication technologique se prolonge à la structure du châssis, qui recourt à l'aluminium, ce qui a permis d'améliorer la rigidité de la Rolls-Royce et de limiter la poids… à 2.620 kg, tout de même. Pour déplacer cette majestueuse diva, le bien connu V12 de 6,75 litres (qui officie sous le capot de la Phantom) fera parfaitement l'affaire. Fournissant 460 ch et, surtout, 720 Nm de couple, il autorise à la belle des performances de sportive : le 0 à 100 km/h est réglé en 5,9 secondes, alors que la vitesse de pointe est limitée à 240 km/h ! Faut-il mentionner le prix de la Phantom Drophead Coupé ? Disons qu'il est fidèle à la réputation de la marque. En tout cas, si vous êtes séduit par le cabriolet le plus prestigieux du monde, c'est le moment de préparer votre (énorme) chèque, bien avant les premières livraisons, prévues pour l'été prochain. Car ce sont pas moins de 350 heures de travail que nécessite l'assemblage d'un seul exemplaire !