Poste Maroc, depuis sa fondation en 1998 après scission avec les télécommunications, a opéré sa mue en combinant quatre concepts clés de sa formule-credo PMCP: Proximité, Modernité, Confiance et Performance. La réforme du secteur postal national a été accompagnée par l'expertise de l'UPU (Union postale Universelle) dont le président Edouard Dayan qui vient d'effectuer la revue des effectifs lors de son séjour au Maroc, la semaine dernière. Le partenariat stratégique et durable entre Barid Al Maghrib (BAM) et l'Agence onusienne ne fait que se renforcer davantage. La visite effectuée par Edouard Dayan, accompagné de son Directeur de la Coopération et du Développement, Abdelilah Boussetta, un ex-cadre et expert de BAM, a permis des échanges, entre le 15 et le 19 juillet, avec le Premier ministre, des membres du gouvernement et les managers de l'opérateur postal marocain. «Cette visite représente pour BAM et l'UPU une occasion de mettre davantage en exergue le partenariat et la coopération entre les diverses parties prenantes concernant le secteur postal national et mondial», a expliqué Anas Alami, Directeur général de BAM lors de la rencontre du mardi 18 juillet à Rabat. Le manager de l'opérateur national a ajouté que «ces relations permettent de bénéficier de l'expertise et du savoir-faire de l'UPU qui trouve, ainsi, l'opportunité de sa faire connaître au Maroc et de promouvoir le rôle du secteur postal dans le monde en tant qu'acteur majeur de développement de services financiers et de promotion du développement humain». La poste, facteur de mondialisation dans le monde Fondée en 1874, l'Union planétaire des postes comptant 191 Etats membres dont 160 PVD, considérée comme une agence spécialisée des Nations Unies au même titre que l'OMS, l'UNESCO et l'UIT (Union internationale des télécommunications), représente la première action du processus de mondialisation entamée au 19ème siècle à travers le service universel. Comme l'explique le Directeur général du Bureau international de l'UPU depuis janvier 2005, «nous sommes les garants du service universel et sommes tenus d'assurer le droit de tout citoyen ou toute entreprise de n'importe quel point du globe à communiquer librement avec son vis-à-vis en tout autre point de la Terre. A ma connaissance, et je suis formel, il n'existe pas de service équivalent ailleurs sur la planète». Et en dépit des prodigieuses avancées de l'ère du numérique, la poste reste, pour des millions de personnes, le mode de communication et de transmission des messages le plus aisément accessible au plus grand nombre. Plus de 6 millions d'employés exercent dans les quelque 700 000 établissements postaux répartis dans les cinq continents prenant en charge le formidable volume physique de traitement de plus de 430 milliards d'envois à destination des quatre coins du monde, chaque année. En volume d'affaires, même si l'on ne dispose pas de données chiffrées globales, sachez seulement que les chiffres d'affaires engendrées par la poste représente 2% du PIB continental en Europe et entre 5 et 7% aux Etats-Unis d'Amérique. Les missions de l'UPU se traduisent par la libre circulation des envois postaux, l'adoption de normes communes équitables et le recours aux nouvelles technologies, la coopération et l'interaction entre les parties intéressées et, en dernier lieu, la satisfaction des besoins évolutifs des clients et usagers des services postaux. «Nous voulons bâtir un réseau mondial moderne et performant conforme aux standards requis de qualité et comptons, aussi, amplifier l'aide au développement des nations dans le besoin», notamment les PMA (pays les moins avancés) ou les plus pauvres. Par exemple, les progrès de l'activité postale, de nos jours, permettent le suivi en temps réel des mouvements de correspondances et le développement postal favorise le commerce électronique et facilité l'accession des entreprises aux marchés internationaux. De son côté, Abdelilah Boussetta a souligné les développements actuels se focalisant sur la promotion d'un réseau postal intégrant les trois dimensions physique, électronique et financier de l'activité. L'accent aussi a été mis sur les programmes d'e-learning et les plans régionaux de formation à même de renforcer les capacités des ressources humaines postières. Pour sa part, Anas Alami a passé les trois modèles dominants dans le mode d'organisation et de fonctionnement du secteur que reflètent le «modèle mercantile» (à l'allemande) s'inscrivant dans une pure logique de rentabilité maximale, le «modèle de marché» (à la française) plaidant la pérennité financière sans poussée extrême vers la rentabilité et, en dernier lieu, le «modèle service au public» (à la tunisienne) en tant qu'outil d'aménagement du territoire et des services de proximité. Le Maroc se situerait dans une approche d'équilibre entre une rentabilité nécessaire assurant la pérennisation de l'activité et la dimension citoyenne et sociale d'utilité du service au grand public. «Barid Al Maghrib dispose d'une vision et d'une stratégie modernes conformes aux règles des pays les plus industrialisés. La poste moderne se diversifie mais le Maroc n'a pas encore su exploiter tout son potentiel de croissance, notamment sur le créneau du développement des marchés eu du marketing direct», a diagnostiqué Edouard Dayan. D'où les efforts restant à accomplir par l'opérateur national employant 7 650 collaborateurs des deux genres exerçant dans un réseau territorial comportant plus de 1 650 agences postales assurant leurs missions de courrier, messagerie, services financiers et prestations à valeur ajoutée. Si la Poste Maroc a démontré sa capacité à s'adapter et à évoluer, il reste à investir sur la qualité des ressources humaines qui constituent «le cœur du réacteur». Dans cet objectif, Anass Alami a expliqué le programme de GRH en cours dans on établissement ciblant l'amélioration des conditions de travail, la gestion et la motivation des carrières et de la mobilité professionnelle et, en dernier lieu, la modernisation des systèmes d'information et des nouvelles technologies.