Décidément, s'il y a un phénomène quidéfraie la chronique sociale, avec à la fois un certain mépris et une certaine amertume, c'est bien celui de la drague, que cette dernière s'exerce sous forme de harcèlement sexuel à l'intérieur de nos administrations ou en “ plein air ” -si le terme convient- dans les artères de nos villes. Ce drôle de phénomène –quoique la question n'affiche rien de drôle- n'est lié ni à l'âge (du dragueur et de la draguée) ni à la saison, au lieu, pas plus qu'à la condition sociale, au rang administratif ou à la situation matérielle des deux parties. Comme il est très difficile –vu les méthodes utilisées pour parvenir à ses fins- de différencier entre le dragueur débutant, faisant ses premières armes en sautant sur une occasion facile qui s'offre à lui et le dragueur professionnel (assermenté, pour faire un peu dans l'humour). Ce dernier ayant roulé sa bosse dans le domaine, maniant machiavéliquement tout un arsenal de méthodes aussi apparemment “ innocentes ” et sophistiquées les unes que les autres, dispose de tout un lexique à connotation colorée, mielleuse, à même de tromper la vigilance de la descendante d'Eve la plus retranchée dans le mutisme et la prudence d'usage. Face à cette situation enchevêtrée, les proies faciles (ou rendues telles par naïveté, par bonne foi, par inexpérience ou tout simplement par stupidité) sont de plus en plus nombreuses à la grande satisfaction morbide de ces prédateurs… de chair humaine qui courent toujours les rues ou les couloirs de l'administration sans le moindre soupçon de scrupule. Des énergumènes qui, en passant, font de la vie de ces autres dames de bonne famille un véritable calvaire, là où elles se déplacent…