Bon appétit c'est vite dit. Pour que les 9milliards de locataires prévus sur la planète en 2050 puissent manger à leur faim, il faudra doubler la production mondiale de nourriture. Or, cette bonne vieille terre n'a pas des capacités illimitées. La mer est déjà carrément surexploitée, et les terres utilisables pour l'agriculture sont déjà presque toutes cultivées. Le pire, c'est que leur surface n'arrête pas de diminuer. Des soles fragiles disparaissent, laissent la place au désert. D'autres se gorgent de sel, ce qui les rend totalement stériles. Et les villes ne cessent de s'étendre, grignotant elles aussi leur lot de terres fertiles. Au final, c'est un véritable casse tête : Comment, en un demi-siècle, produire deux fois plus de nourriture avec de moins en moins de ressources naturelles ? Voici quelques exemples de solutions techniques proposées aujourd'hui par les agronomes et d'autres spécialistes... EVITER QUE LES TERRES NE SE DEGRADENT Dans les régions chaudes, la terre est souvent fragile et très sensible à l'érosion. Une solution pour la préserver est de s'inspirer de la jungle tropicale. En effet le sol ne s'y érode pas, car il est toujours recouvert d'une épaisse couche de végétaux, morts ou vivants, et maintenu par des arbres ou des arbustes aux racines profondes. Ces derniers pompent des nutriments vers la surface, qui peuvent être utilisés par d'autres espèces. Transposer la jungle aux champs, cela veut dire donc semer directement sans labourer la terre, laisser les restes des récoltes passées afin que le sol soit en permanence recouvert de paille, et planter des arbres fruitiers dans les cultures afin qu'ils jouent le rôle de pompes et fixent le sol. Et cela marche ! En 10ans, le Brésil a préservé de l'érosion plus d'un milliard de tonnes de terres cultivables ! AMELIORER LE RENDEMENT DES PLANTES C'est particulièrement urgent pour le riz, la principale source de nourriture du continent le plus peuplé au monde, l'asie. Améliorer le rondement du riz est une nécessité absolue. CONQUERIR DE NOUVELLES TERRES Il ne reste plus beaucoup de terres agricoles à conquérir. Et si le réchauffement de la planète en faisait apparaître de nouvelles en "décongelant" les vastes plaines glacées au Nord du Canada et de la Sibérie ? "Ça se tient", explique BERNARD SEGUIN, agronome et expert du réchauffement climatique. D'ici 2050, la température va augmenter de 2 à 4°C. Or, pour chaque degré gagné, les cultures peuvent grimper de 150 km vers les pôles. S'il n'y avait que le climat, on pourrait ainsi avoir de la vigne en Normandie en 2050 ! Reste que d'autres facteurs sont en jeu, notamment la qualité des sols, au Canada comme en Sibérie.