Normalement un stage d'un étudiant dans une entreprise devrait lui permettre de comprendre les grands rouages de son fonctionnement, avoir une idée sur la différence entre le monde théorique et celui du monde professionnel, et préparer le stagiaire au marché du travail en forgeant ses compétences et en développant ses habilités et réflexions. Malheureusement, au Maroc le stage demeure une pratique administrative qui tient son importance seulement de l'attestation finale du stage. L'étudiant, les écoles supérieures et les universités donnent plus d'importance à l'attestation qu'au stage lui-même. On a vu beaucoup d'étudiants avoir des tonnes d'attestations de stage sans avoir vraiment fait ces stages, ou bien le cas des étudiants qui ont passé trois ou quatre stages sans avoir rien appris, parce qu'ils se contentent d'occuper un coin ou un bureau sans faire de bruit ni faire aucune initiative ou effort. Si l'on jette un coup d'œil sur leur rapport, on ne retrouvera qu'une reproduction des fiches représentatives des entreprises. Cette situation est le résultat d'une double responsabilité de l'étudiant et de l'entreprise qui elle aussi ne fournit aucun encadrement à l'étudiant. Paradoxalement, quand celle-ci passe au recrutement, elle se plaint du manque des cadres et profils vraiment rentables. Les universités et écoles supérieures sont aussi responsables, au lieu de contrôler les étudiants et de les pousser à s'impliquer dans leur vie d'entreprises à travers un encadrement digne de ce nom, elles font preuve de grande bureaucratie en demandant aux étudiants de fournir l'attestation de stage sans rapports. Pire encore, le stage n'est pas une obligation aux universités, seuls les étudiants en Masters économiques sont obligés d'effectuer des stages professionnels, est-ce ainsi que l'on valorise les futurs lauréats, comment deviendront-ils productifs ?? Le Maroc reste un des rares pays où l'on garde l'appellation majeure « stage ». Normalement dans les autres pays on passe d'abord par un stage d'observation pour les nouveaux étudiants puis on fait un stage d'initiation, ensuite un stage de spécialisation, et enfin un stage de fin d'études. Pour surmonter cet énorme gâchis d'effort et de temps, tous les concernés, étudiants, entreprises et universités doivent réagir, les universitaires doivent changer et considérer la période de stage comme une vraie opportunité d'apprentissage et une continuation des études et non une prolongation de vacances et une occasion de repos et d'hibernation dans une entreprise. Les entreprises de leur part doivent instaurer la culture de parrainage de ces universitaires pour pouvoir exploiter leur potentiel en des minis projets bénéficiaires pour l'étudiant et l'entreprise. Pour les écoles supérieures, leur tâche ne s'arrête pas dans l'archivage desdits rapports, mais elles doivent fournir un encadrement à l'étudiant et le pousser à la création et à l'innovation économique. Cela ne demande pas de moyens financiers, mais seulement un peu de respect aux règles pédagogiques.