Le 11/03/06 à 13h15 Je sors faire une course par une journée dont la chaleur est assez pénible, une voix m'interpelle : "Hey khti, tu veux un chewing-gum ?" Je me retourne et reste bouche bée devant ce que je vois : un petit garçon haut comme trois pommes avec un gros paquet de chewing-gums. J'ignore pourquoi je suis toujours choquée quand je vois des enfants travailler ou des délinquants, parce que je sais très bien que beaucoup d'enfants travaillent (eux au moins travaillent, pas comme certains) et il y en a pas mal d'autres qui vagabondent, volent, trichent etc. La plupart s'habituent à la rue et s'y enfoncent avec tout ce qui va avec... ils pénètrent dans la cour des grands, voient de nombreuses choses, souvent très choquantes, assistent à des scènes violentes avec leur petits yeux innocents et petit à petit, la lueur que tu pouvais distinguer au fond de leurs yeux s'éteint... ils cohabitent avec des voyous et le deviennent etc. Et on n'en finit pas Ce que l'on ne remarque pas c'est que l'on est en train de former les voyous de demain, pas des jeunes qui vont "faire avancer le pays" comme ils disent, mais je ne vois pas vraiment comment peut-on laisser aller des choses pareilles, des enfants, surtout des enfants, qui se détruisent... De pauvres victimes : victimes de notre indifférence, victimes de notre égoïsme, de notre lâcheté... Mais quel coeur avez-vous pour passer devant ces enfants sans vous en souciez ? Sans penser : mais que font ces enfants tous sales dans la rue à cette heure-ci ? Qu'en est-il de leurs parents ? Vont-ils à l'école ? Si non, pourquoi n'y vont-ils pas ? A quelle heure rentrent-ils chez eux ? Est-ce qu'ils rentrent d'abord ? Si non, où dorment-ils ? Comment vivent-ils ?... Des questions encore et encore... qui ne cessent de se tasser par milliers dans ma petite tête à chaque fois que je vois un de ces petits vagabonds... Mon petit voyou s'en alla un peu déçu de ne pas m'avoir vendu son chewing- gum, et je marquais un temps d'arrêt pour le regarder partir. Ce petit garçon dont personne ne se souciait...j'admirais en lui ce courage à sillonner les rues jour et nuit en vendant ces chewing-gums, et son petit regard innocent qui m'avait si gentiment demandé si j'en voulais... Je sentais comme si quelque chose s'effondrait en moi... Comme un espoir parti en fumée... Mon coeur pleurait, j'eus envie de crier... envers et contre tout... l'injustice, la cruauté de ce monde... contre la vie... cette chienne de vie, qui fait perdre à chaque enfant son innocence trop tôt... un enfant... j'emmerde le monde !