Une grande ville comme Casablanca a besoin de moyens de transports disponibles et rapides pour satisfaire les besoins de ses habitants et depuis quelques temps, de plus en plus de bus apparaissent au détriment des taxis. Quelle est donc cette nouvelle ère qui envahit notre ville et dans quelles conditions voyage-t-on à bord de ces véritables attractions ? 3 dh, c'est la modique somme avec laquelle vous pouvez désormais vous déplacer à Casablanca. Grâce aux bus et aux nombreuses compagnies de ce genre de véhicules qui tendent à s'accroître depuis quelques temps déjà, les transports en commun ont connu un véritable essor au grand regret des taxis, qui restent cependant sollicités par encore bon nombre de personnes. De plus en plus de lignes de bus apparaissent peu à peu desservant la totalité de la capitale économique sans compteur ni augmentation de tarifs faisant ainsi de l'ombre aux taxis. Néanmoins n'omettons pas le fait que pour 3 dh, on ne s'attend pas au luxe, bien au contraire. En effet, le métier de chauffeur de bus est un réel défi de nos jours, quand on voit que certains conducteurs se prennent pour des pilotes de formule 1 et font de Casablanca un circuit de course automobile. Puis si on relève la mauvaise foi de ces derniers lorsqu'ils ne s'arrêtent pas aux arrêts obligatoires, ne laissant par ce fait ni descendre ni monter les passagers, et la mauvaise humeur du délivreur de tickets qui vous reçoit avec une mine d'enterrement, ce sont malgré tout les passagers qui remportent le 1er prix du manque total de civisme. En effet toutes les classes sociales sont confondues dans ces véhicules. Ainsi on retrouve les costumes cravates tout à côté des cirés et des bottes des pêcheurs, ou encore les blouses blanches des étudiants près des haillons des mendiants. Dans ce mélange quelque peu cosmopolite, on peut aussi s'asphyxier avec les mauvaises odeurs de certains, à l'hygiène douteuse, mélangées aux parfums trop forts des autres. Un vrai mélange d'odeurs, de couleurs, de statuts et d'âges puisque toutes les tranches y sont présentes de 7 à 77 ans. Mais ce melting pot entraîne incontestablement des disputes et des altercations, qui, dans 99% des cas, conduisent à l'immobilisation du véhicule par le chauffeur engendrant ainsi des retards au travail pour certains et des retards en cours pour d'autres. Pour les mendiants c'est l'occasion rêvée de faire la quête et récolter quelques pièces profitant du désarroi des passagers. Puis on distingue une toute autre catégorie de voyageurs, qui trouvent dans le bus un authentique marché ambulant : les piques-pocket qui exercent leur délit avec une telle habileté que l'on ne s'aperçoit de la disparition de son téléphone portable ou de son portefeuille, qu'une fois descendu du bus ou arrivé à destination. On peut invraisemblablement constater que prendre le bus à Casablanca c'est toute une aventure mais pour 3 dh le voyage, vous ne vous attendiez quand même pas au carrosse de cendrillon ! Au fait, moi je prends le bus n°2 et vous ?