L'Académie régionale de l'éducation et de la formation (AREF) de la région de Rabat-Salé-Kénitra a érigé l'éducation inclusive en priorité. A cet effet, des programmes sont élaborés et des formations dispensées en vue d'assurer aux enfants en situation d'handicap, mental ou moteur, une scolarité presque ordinaire, et préserver leur droit à une vie scolaire normale. En droite ligne de cette politique, l'AREF de Rabat a signé ce mardi 24 septembre à l'école primaire Ibn Zaydoun de Skhirate, avec l'ONG Handicap International et l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), deux conventions pour l'amélioration de l'intégration des enfants en situation d'handicap, l'une relative à la formation des Auxiliaires de vie scolaire (AVS) et l'autre portant sur les programmes scolaires. Ces deux conventions auront pour objectif d'aider les enfants souffrant d'handicap à mieux s'intégrer dans le système éducatif et cela, en s'adaptant à leurs besoins spécifiques. Dans ce sens, le directeur de l'AREF, Mohamed Aderdour précise que « la convention signée avec l'ANAPEC revêt une grande importance, en ce sens qu'il vise à former les Auxiliaires de vie scolaire (AVS) qui les suivent jusque dans leur domicile« . Ces accompagnatrices, a-t-il fait noter, posaient de nombreux problèmes jusqu'ici notamment parce que « les familles les payent très cher alors qu'elles ne sont même pas formées pour accompagner des enfants en situation d'handicap et c'est d'autant plus dangereux lorsqu'il s'agit d'enfants autistes. Aujourd'hui nous allons les former dans le cadre d'un partenariat avec l'ANAPEC« . Expérience novatrice au Maroc, la formation des accompagnatrices va être réalisée en étroite collaboration avec l'ANAPEC qui se chargera de la sélection et la formation des femmes à la recherche d'un emploi afin de les intégrer dans des associations spécialisées pour pouvoir venir en aide aux enfants en situation d'handicap lors de leur parcours scolaire au sein des établissements d'enseignement public de la région. Les femmes formées devront désormais avoir les aptitudes et compétences requises pour pouvoir bénéficier du titre d'Auxiliaire de vie scolaire (AVS). Louant ce partenariat qui portera sur 400 heures d'accompagnement de la part des éducatrices et qui facilitera la vie scolaire des enfants en situation d'handicap, Dr. Khalid Belhassan, le directeur du Centre national Mohammed VI des handicapés (CNMH), a pour sa part souligné que « cette convention est une activation du partenariat déjà très développé et exemplaire entre le CNMH et des AREF de la région, en prenant en charge les personnes en situation d'handicap, en parfaite harmonie avec les orientations royales visant à garantir et préserver la dignité de tous les Marocains« . Dans le cadre des deux partenariats, l'AREF s'engagera à l'élaboration d'une carte scolaire prévisionnelle et de sélectionner des établissements pilotes en fonction des critères établis par Handicap International, tout en offrant un plan de formation non seulement aux enseignants mais aussi aux auxiliaires de vie scolaire et en assurant le suivi. Aux termes de la convention signée, l'AREF s'engagera également à mettre à disposition des espaces de formation, et à lancer des campagnes de sensibilisation visant à promouvoir l'idée d'une adaptation du contrôle continu et des examens pour les enfants et la possibilité d'une orientation vers les parcours professionnels. De son côté, HI qui s'engagera à programmer des formations et à soutenir la production de support de sensibilisation adaptés et en soutenant les actions des associations en faveur de l'inclusion des enfants en situation de handicap avec une enveloppe de 50.000 euros sur les 36 mois de la convention, s'est dite « très optimiste par rapport aux avancées possibles dans les prochaines années« , selon Céline Abric, cheffe de Mission pour Handicap International – Humanité et Inclusion (HI), pour qui il est « nécessaire de mettre à profit les expériences et les compétences de chacun pour continuer à apporter une contribution active ». « Maintenant c'est de savoir comment les acteurs publics mais aussi les acteurs associatifs vont collaborer et aider à faire avancer l'accès à l'école des enfants en situation de handicap », a ajouté Céline Abric qui a rappelé qu'Handicap International n'a pas vocation à appuyer directement la scolarisation. « Notre rôle c'est d'accompagner les acteurs que ce soit les équipes éducatives ou encore les associations. Nous continuerons notre investissement avec eux. Ce que nous essayons de faire surtout, c'est de créer des ponts entre ces acteurs pour répondre de la meilleure façon possible aux enjeux que constitue l'accès à l'éducation et aussi aux différentes difficultés auxquelles on se heurte sur le chemin« , a-t-elle dit.