Le président vénézuélien Nicolas Maduro s'est dit prêt, mercredi 30 janvier, à envisager « des élections législatives plus tôt » mais il refuse les présidentielles. Juan Guaido quant à lui maximise la pression. Alors que des manifestations contre lui ne sont pas loin d'éclater mercredi , menaçant une fois de plus de faire tomber son régime qualifié de « dictature » par l'opposition, Nicolas Maduro s'est dit prêt à envisager des élections, mais seulement législatives, notant que les présidentielles « ont eu lieu il y a moins d'un an, 10 mois précisément », a-t-il dit. « Ce serait très bien d'organiser des élections législatives plus tôt, cela constituerait une très bonne forme de discussion politique, une bonne solution par le vote populaire », a déclaré le président socialiste à l'agence publique russe RIA Novosti. La Russie, adopte depuis l'auto-proclamation de l'opposant Juan Guaido en tant que président par intérim, une position pour le maintien du président Maduro et cela en raison d'importants intérêts économiques au Venezuela. Toujours selon la même source, le président Maduro a déclaré « nous n'acceptons les ultimatums de personne dans le monde, nous n'acceptons pas le chantage. Les élections présidentielles ont eu lieu au Venezuela et si les impérialistes veulent de nouvelles élections, qu'ils attendent 2025 », en référence à la proposition de l'Union Européenne poussée par la France qui lui a demandé de provoquer des élections présidentielles sous huit jours sinon les pays de l'union reconnaîtront de facto Juan Guaido comme président légitime. De son côté Juan Guaido, le président du Parlement venezuelien (seul organe aux mains de l'opposition – droite) auto-proclamé président par intérim, a estimé que qu'il fallait « plus de pression » de la part de l'Europe sur le régime de « dictature » dans lequel vit le Venezuela. « Nous avons besoin de plus de sanctions de la part de l'UE, comme l'ont décidé les Etats-Unis », a-t-il dit. La position de Rabat La veille, Juan Guaido qui a le soutien de plusieurs pays dans le monde, notamment des Etats-Unis et de la plupart des pays d'Amérique latine, avait déclaré lors d'une interview avoir eu des conversations téléphoniques avec plusieurs dirigeants du monde. Mardi, le Guaido s'est entretenu par téléphone avec le ministre des Affaires Etrangères marocain Nasser Bourita et, Manuel Avendano, le conseiller en affaires étrangères du Parlement a déclaré que le Venezuela a l'intention de « reconsidérer sa reconnaissance de la RASD sous le gouvernement du président par intérim Juan Guaido ». En effet, la position du Parlement venezuelien ainsi que celle de Juan Guaido, tous deux de droite, est défavorable à la RASD car « la reconnaissance de la RASD est plus liée à des causes idéologiques de gauche » incarnée par Nicolas Maduro. Pour rappel les relations diplomatiques entre le Venezuela et le Maroc sont gelées depuis 1982 avec la reconnaissance de Caracas de la RASD. En 2009, Rabat a rappelé son ambassadeur coupant de façon définitive les relations diplomatiques avec Caracas, mais avec Juan Guaido à la tête du pays, c'est une toute autre vision des relations avec le Maroc qui est envisagée.