Au cours des 20 dernières années, le secteur des carrières de sable au Maroc a souffert de plusieurs dysfonctionnements ayant impacté le rendement, notamment à cause du phénomène des « mafia de sable » sur les cotes marocaines. Actuellement, seules 65% des carrières enregistrées par les autorités sont en activité. Lors du colloque « Mineroc » qui s'intéresse au secteur des carrières et des mines, le ministère de l'Équipement et de l'Eau avait révélé les dernières données du secteur au Maroc. Le pays dispose de 3.332 carrières produisant annuellement 151 millions de mètres cubes de gravier, sable et autres matériaux utilisés dans la construction et les travaux publics. Sur ce total, 65% d'entre elles sont en activité, tandis que 21% ont cessé leur exploitation et 14% ont été abandonnées. En termes de superficie, le chiffre baisse d'1% pour les carrières en exploitation, 25% sont à l'arrêt et 11% ont été abandonnées. Le ministère a également précisé que le nombre de carrières « exploitées » atteint les 50%, tandis que 31% ont arrêté l'exploitation et 20% ont été abandonnées. Toutefois, la superficie totale des carrières au Maroc est estimée à 39.164 hectares. Le Chef de division des carrières BTP au ministère de l'Équipement et de l'Eau, Mourad Mehlil, qui intervenait lors du colloque organisé par la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc, a confirmé que le secteur a souffert de plusieurs dysfonctionnements au cours des 20 dernières années. Les principaux défis posés, a-t-il expliqué, sont liés aux méthodes d'exploitation, à l'émergence de carrières non structurées et illégales, ainsi qu'au vol de sable sur les côtes et plages, ce qui a eu des conséquences dramatiques sur la population, l'environnement et les revenus financiers. Le responsable a ajouté que le gravier est le principal produit des carrières avec 833 carrières produisant environ 52 millions de mètres cubes par an, suivi par les carrières de sable, au nombre de 690, produisant 26,5 millions de mètres cubes. Le marbre représente de son côté un total de 528 carrières, produit 2 millions de mètres cubes, tandis que l'argile, avec 141 carrières, génère 13 millions de mètres cubes. Le responsable BTP au ministère l'Équipement et de l'Eau, a également évoqué la durée d'exploitation des carrières, soulignant que 450 carrières au Maroc bénéficient d'une durée d'exploitation illimitée, tandis que 30 carrières ont une durée d'exploitation comprise entre 20 et 60 ans. A noter que la durée d'exploitation limitée est de 5 à 20 ans pour la majorité des carrières (1 506) pour certaines la durée sur limite entre 1 et 5 ans et c'est le cas de 423 carrières et une grande partie d'entre elles n'ont une autorisation que d'un an et cela concerne 873 carrières. En termes de répartition par région, la région de l'Oriental est la première productrice au niveau national avec 34 millions de mètres cubes par an et 361 carrières couvrant une superficie totale de 31,5 millions de mètres carrés. La région de Casablanca-Settat arrive en seconde place et elle produit annuellement 25 millions de mètres cubes à travers 346 carrières, pour un total 47 millions de mètres carrés et est suivie par la région de Marrakech-Safi avec 574 carrières, couvrant 73,5 millions de mètres carrés et produisant annuellement 21 millions de mètres cubes. Les données révèlent également qui est propriétaire de ce genre de carrières. Ainsi, il apparait que les exploitants individuels détiennent 702 carrières sur une superficie totale d'environ 42 millions de mètres carrés, tandis que les personnes morales (entreprises) contrôlent 2.630 carrières sur une superficie de quelque 350 millions de mètres carrés.