Le Maroc poursuit sa stratégie de développement d'une industrie de défense nationale pour réduire sa dépendance aux importations et renforcer son indépendance technologique. Lors de la présentation du projet de budget de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de l'Administration de la défense nationale, a détaillé les mécanismes adoptés, incluant des incitations juridiques et fiscales ainsi que l'exploitation stratégique des ressources spatiales grâce aux satellites Mohammed VI-A et Mohammed VI-B. Lors de sa présentation du projet de budget de la défense nationale devant la commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des Marocains résidant à l'étranger de la Chambre des représentants, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé de l'Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi, a fait part de l'ambition du Maroc de jeter les bases de son industrie de défense, soulignant que "l'objectif est de parvenir à l'indépendance et de réduire la dépendance à l'égard de l'importation". "L'attraction et la captation des investissements étrangers permettront l'implantation et le développement d'unités industrielles sur le territoire national", a indiqué le responsable gouvernemental, précisant que "depuis des années, Rabat poursuit une politique de diversification des fournisseurs étrangers et ne se limite pas à des marchés particuliers". "La promotion de l'industrie de la défense a été dynamisée par deux mécanismes principaux : le premier étant l'adoption par notre pays de mesures visant à attirer les investissements directs dans l'industrie de la défense. Pour encourager les investisseurs dans ce domaine, une série de mesures importantes ont été prises, notamment au niveau juridique", note le ministre. A cet égard, le responsable gouvernemental a rappelé la proposition dans le cadre de la loi de finances 2024 de "compléter le champ d'application des exonérations de TVA par le droit à l'abattement pour les sociétés de services titulaires de licences de fabrication dans l'industrie de la défense, dont les projets d'investissement portent sur l'entretien, la réparation, la transformation ou la modification des équipements de défense et de sécurité, des armes et des munitions ; à l'instar des exonérations accordées aux matériels, équipements, machines, armes et munitions militaires, ainsi qu'à leurs pièces détachées et fournitures prévues par la loi n° 10.20 relative aux équipements et fournitures de défense". Le deuxième mécanisme, poursuit M. Loudiyi, "concerne les commandes intérieures, l'arsenal juridique national s'étant enrichi de textes importants visant à encourager l'investissement dans le secteur de l'industrie de la défense. Le décret n° 2.22.431 relatif aux marchés publics prévoit, entre autres, la compensation industrielle, qui est un mécanisme essentiel pour inciter les entreprises qui concluent des marchés avec le ministère de la Défense nationale à réaliser d'importants investissements au Maroc afin de renforcer et de développer l'industrie de la défense dans notre pays". Satellites Mohammed VI-A et Mohammed VI-B Dans sa présentation, Abdellatif Louhiyi a mis en exergue les efforts déployés par le Centre royal de télédétection spatiale à travers les satellites Mohammed VI-A et Mohammed VI-B. Ces deux satellites "ont permis au Royaume de consolider son indépendance dans le domaine de la surveillance cartographique et de réaliser les objectifs civils et sécuritaires en renforçant la surveillance des frontières et des côtes marocaines", a-t-il souligné. A cet égard, le ministre a indiqué que les projets réalisés par le Centre au cours de l'année couvraient plusieurs domaines, notamment "la préparation de cartes topographiques à haute résolution destinées à la reconstruction, à l'aménagement du territoire et à l'habitat, à la bonne gestion des ressources agricoles et forestières, à l'équipement et au transport, ainsi que la fourniture de données pour améliorer la qualité des études des projets d'infrastructure et le renforcement de la surveillance des frontières et des côtes marocaines". Le centre a en outre fourni au ministère de l'Equipement et de l'Eau des images satellitaires suite au tremblement de terre d'Al-Houz, concernant l'apparition de nouvelles sources d'eau, a précisé M. Loudiye. En ce qui concerne le Centre royal d'études et de recherches spatiales, le responsable gouvernemental a expliqué que "ses missions ont porté cette année sur la direction et le suivi technique des projets spatiaux (satellites Mohammed VI A et Mohammed VI B), ainsi que sur le lancement de deux satellites universitaires miniatures (UM5-Ribat/UM5-Eosat)".