La Brigade nationale de la police judiciaire a procédé, ce lundi, à l'audition de "Y.A.", directeur de la Fondation israélienne « Partenariat » au Maroc, dans ses locaux à Casablanca. Cette démarche fait suite à des accusations d'insulte envers le Prophète Sidna Mohammed (PSSL), l'ayant qualifié de « sioniste ». D'après des sources bien informées de Hespress, une plainte a été déposée par des opposants au rétablissement des relations entre Rabat et Tel-Aviv, ciblant un groupe de jeunes marocains ayant effectué en juillet dernier une visite collective en Israël. Au cours de ce déplacement, ils ont rencontré plusieurs responsables, dont Amir Ohana, président de la Knesset israélienne. L'audition, qui devrait également impliquer certains membres du groupe ayant effectué la visite à Tel-Aviv en qualité de témoins, s'est orientée exclusivement sur les accusations d'insulte à l'encontre du Prophète, indiquent les mêmes sources. Les autres chefs d'accusation évoqués dans la plainte déposée par des organisations marocaines opposantes aux relations avec Israël (l'Observatoire marocain contre la Normalisation, en coordination avec le Groupe de travail national pour la Palestine) et soutenue par plusieurs avocats ainsi que par Nabila Mounib, députée du Parti socialiste unifié, n'ont pas été abordés. Toutefois, il convient de rappeler que ces militants ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme une trahison des principes de solidarité avec le peuple palestinien. Pour eux, la visite en Israël est perçue comme une caution implicite à l'occupation des territoires palestiniens et à la politique expansionniste du gouvernement israélien. En effet, le communiqué des plaignants précise que « devant l'ampleur des infractions qui ont émaillé la visite de ces jeunes marocains au régime sioniste il y a quelques semaines pour afficher leur soutien à l'armée sioniste et à ses crimes, en pleine période de génocide contre le peuple palestinien à Gaza, sous l'égide officielle du gouvernement sioniste et de la présidence de l'entité sioniste dans le cadre de ce que l'on appelle 'la Fondation Partenariat', il a été décidé, après avoir rassemblé des données et mené des consultations juridiques, de déposer une plainte auprès de M. le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat« . La visite de 25 jeunes Marocains en Israël, orchestrée par l'association « Maroc pour le Vivre Ensemble » en collaboration avec la Fondation « Partenariat », qui n'est pas reconnue au Maroc, a engendré une controverse intense. Ces jeunes, qui ne se doutaient probablement pas des répercussions de leur voyage, se retrouvent désormais au cœur d'un débat national autour d'un sujet aussi délicat que les relations avec Israël. Pour certains, leur déplacement est perçu comme une trahison, un acte qui semble servir une politique étrangère jugée controversée et inacceptable dans le contexte actuel. En revanche, d'autres les voient comme des pionniers, ouverts au dialogue et à l'exploration de réalités différentes, prônant ainsi une approche constructive dans un contexte souvent marqué par des tensions. C'est le cas d'ailleurs de plusieurs acteurs de la société civile marocaine en faveur de la reprise des relations avec Israël, qui se préparent également à porter plainte pour diffamation, injure, atteinte à la vie privée et incitation à la violence contre les opposants.