Habituée à faire feu de tout bois, et à ne reculer devant rien pour donner l'illusion d'un soutien, même factice, à la prétendue cause sahraouie, l'Algérie a encore une fois laissé libre cours à son imagination débridée, allant jusqu'à déformer des propos et à en inventer d'autres. La déclaration conjointe, publiée à l'issue d'une rencontre vendredi à Ljubljana, entre la ministre des Affaires étrangères de la Slovénie, Tanja Fajon, et son homologue algérien, Ahmed Attaf, a été manipulée à souhait pour en sortir une « position » slovène qui, selon les dires de la presse à la solde des généraux, « dément les allégations du Maroc » au sujet de l'appui de la Slovénie à l'Initiative d'Autonomie présentée par le Maroc en 2007 pour résoudre le conflit artificiel autour du Sahara marocain. Et pourtant, les termes de cette même déclaration étaient on ne peut plus clairs : « Les deux ministres ont souligné le soutien de longue date de leurs pays au processus mené par l'ONU, y compris l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies et la MINURSO, dans le but de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable basée sur le compromis, conformément à toutes les résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité sur la question du +Sahara occidental+ et aux principes de la Charte des Nations Unies». Il n'est en effet nullement question d'un quelconque appui de la Slovénie à la prétendue RASD, et encore moins un démenti de Ljubljana concernant sa position de soutien clair au plan marocain d'autonomie. Laquelle position avait été exprimée par la ministre Tanja Fajon, déjà en juin dernier au terme d'une visite au Maroc lors de laquelle elle avait rencontré le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita. « En ce qui concerne la question du Sahara occidental, le ministre slovène a réitéré le soutien de longue date de la Slovénie au processus mené par les Nations Unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, fondée sur le compromis, conformément aux résolutions pertinentes de l'ONU et aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies », soulignait la déclaration conjointe publiée à l'occasion. Le texte avait en outre précisé que la Slovénie « accueille favorablement les efforts sérieux et crédibles du Maroc pour faire avancer le processus mené par l'ONU vers une solution politique réaliste, praticable, durable et mutuellement acceptable basée sur le compromis. À cet égard, la Slovénie apprécie le plan d'autonomie présenté le 11 avril 2007 par le Maroc au Secrétaire général de l'ONU, comme une bonne base pour une solution définitive convenue sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel ». Et de relever que « les deux ministres ont convenu de l'exclusivité des Nations Unies dans le processus politique et ont réaffirmé leur soutien aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, y compris la plus récente, S/RES/2703 du 30 octobre 2023 ». La résolution 2703, rappelle-t-on, avait identifié clairement les parties au processus politique, qui doivent assumer leur responsabilité politique, juridique, et morale dans la recherche d'une solution définitive au différend régional sur le Sahara marocain. Elle citait en particulier l'Algérie à six reprises, soit autant de fois que le Maroc, confirmant que l'Algérie est bel et bien la partie principale à ce différend artificiel. De même, elle avait consacré les tables rondes comme seul cadre du processus politique, avec notamment la participation de l'Algérie, partie prenante directement interpellée. Enfin, le Conseil de Sécurité avait confirmé que la solution politique définitive ne peut être qu'une « solution politique réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis », et qualifié l'Initiative Marocaine d'Autonomie, de « sérieuse et crédible ». Mais comme à l'accoutumée, la diplomatie et la presse algériennes, n'ont pas hésité à biaiser les faits, pour servir à l'opinion publique locale un tissu de mensonges, nourris par une haine viscérale à l'égard du Royaume, mais surtout par une mauvaise foi manifeste. Alger n'ignore certainement pas que le mensonge a la vie courte, et que ce coup d'éclat n'est que pure délire, mais ce n'est certainement pas cela qui fera reculer les capos, quitte pour cela à lancer un pétard mouillé.