Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a dressé, lors de l'Assemblée générale ordinaire tenue lundi, un bilan d'étape de l'état d'avancement des dossiers importants de son mandat et fixé les lignes directrices des priorités à venir. Lors de son intervention lors de cette AGO, la première depuis sa réélection en binôme avec Mehdi Tazi pour un second mandat à la tête de la Confédération, Alj a mis l'accent sur l'importance cruciale des contributions des membres de la CGEM, rappelant que les projets entrepris par la Confédération sont directement inspirés des besoins et des retours d'expérience des différentes régions et fédérations sectorielles du Maroc. Ce lien étroit avec la base est essentiel pour que les actions de la CGEM soient orientées vers les véritables défis auxquels sont confrontées les entreprises. Le dispositif de la Charte d'investissement pour les PME doit voir le jour sans tarder La nécessité d'accélérer la dynamique économique nationale et de relever les défis tout en saisissant les opportunités a été l'un des points centraux abordés par le président de la CGEM. « Gouvernement, entreprises et société civile sont appelés à œuvrer ensemble pour promouvoir le développement socio-économique et la création d'emplois. Et cela ne peut naturellement se faire qu'à travers l'investissement et l'entrepreneuriat », a ainsi affirmé Chakib Alj. Le président de la CGEM a, dans ce cadre, salué, encore une fois, « la mise en place de la nouvelle charte d'investissement couplée au Fonds Mohammed VI pour l'Investissement dont le premier produit Cap Access, a été lancé il y a quelques mois ». Cette charte, a-t-il rappelé, comporte l'objectif, « une ambition que nous partageons en tant qu'entrepreneurs, de porter l'investissement privé à 2/3 et de créer 500.000 emplois d'ici 2026 ». Toutefois, pour réaliser cet objectif, Chakib Alj fait remarquer qu'il faut que la Charte s'adresse à l'ensemble du tissu entrepreneurial et donc en priorité aux TPME. « Nous restons donc dans l'attente du dispositif dédié à cette catégorie d'entreprises qui représentent le moteur de notre économie », a-t-il souligné. Délais de paiement : la loi 69.21 commence à porter ses fruits Le deuxième sujet abordé par Chakib Alj lors de son intervention a trait aux délais de paiement inter-entreprises. « Une nouvelle loi est entrée en vigueur en juillet 2023 pour réduire les délais de paiement inter-entreprises qui était de l'ordre de 400 milliards de dirhams, une banque sans nom ! », a dit le président de la CGEM, se félicitant que « cette loi commence à porter ses fruits » et que la Confédération est en train d'en évaluer l'impact dans une démarche de suivi. Par ailleurs, Chakib Alj, a rappelé que la compétitivité des secteurs industriels reste l'une des priorités de son mandat. « Vous serez tous d'accord avec moi que la promotion de notre souveraineté industrielle et la valorisation du Made in Morocco passent aussi et surtout par la préférence nationale dans la commande publique », a-t-il indiqué, ajoutant que les chefs d'entreprises sont satisfaits de la refonte du décret des marchés publics, mais « le travail n'est pas fini » et ils vont continuer « à militer pour que sa mise en œuvre soit effective et que la TPME puisse réellement en profiter ». Fiscalité : la CGEM vise la neutralité de la TVA et un IS à 20% En matière de fiscalité, le président de la CGEM a indiqué que, comme chaque année et dans le cadre de la préparation de la Loi de Finances, la Confédération fait des recommandations au Ministère de l'Economie et des Finances. « Nos propositions visent à atteindre les objectifs des Assises de la Fiscalité pour arriver à la neutralité de la TVA, à un IS de 20% et à améliorer la relation entre l'Entreprise et l'Administration fiscale », a-t-il souligné à cet égard. Législation du travail/droit de grève : la CGEM espère que gouvernement et syndicats respecteront leurs engagements Abordant le dialogue social, Chakib Alj a rappelé qu'en avril dernier, la CGEM a signé un accord social qui vient compléter celui du 29 avril 2022. « La nouveauté de cet accord est qu'il inclut plusieurs réformes importantes, notamment liées à la retraite et à la formation professionnelle », a-t-il dit. Il a également fait remarquer que « si la CGEM a accepté d'augmenter le SMIG, c'est parce que nous estimons que l'amélioration du pouvoir d'achat de nos concitoyens est la responsabilité de tous dans un contexte d'inflation persistante ». Par ailleurs, Chakib Alj a déclaré que « si nous nous sommes engagés dans cette voie, c'est aussi parce que nous avons des garanties contractuelles pour accélérer le rythme des réformes tant attendues par les entreprises, à savoir la mise à jour de la législation du travail, vieille de 20 ans, et la promulgation de la loi sur l'exercice du droit de grève, dont l'actuelle mouture date de plus de 60 ans ».