A l'approche d'Aïd Al Fitr, le climat se charge d'une effervescence mêlée d'indignation et de frustration parmi les voyageurs qui aspirent à retrouver leurs proches. Cette année encore, la flambée des prix des transports entre villes, associée à une inflation galopante, vient assombrir les perspectives de nombreux déplacements. L'inflation, telle une marée montante, s'infiltre en effet dans tous les recoins de la société, laissant dans son sillage des voyageurs mécontents qui luttent pour rejoindre les villes non desservies par le rail, ou qui ne peuvent pas se permettre un déplacement en train. La dérégulation des tarifs a, quant à elle, ouvert la voie à des augmentations exorbitantes dans certaines gares routières et au niveau des grands taxis, exacerbant les tensions déjà palpables. L'envolée des prix des carburants est en grande partie responsable de cette hausse, plongeant le secteur des transports dans une ère inédite, contraignant les professionnels du transport à répercuter ces coûts sur les usagers. Confrontés à cette réalité, plusieurs citoyens se tournent ainsi vers des solutions alternatives pour leurs déplacements, cherchant à préserver leur pouvoir d'achat déjà mis à mal. Cette quête les conduit parfois à emprunter des voies non conventionnelles, celle des transports clandestins, bien que contraires à la réglementation, fleurissent sans contrainte ni surveillance. Nombreux sont ceux qui se tournent vers ces services de transport pour les prix réduits proposés, notamment pour les trajets vers le nord et le sud-est, depuis les grandes villes du Royaume. Cette pratique, bien que courante toute l'année, connaît un essor particulier pendant les vacances, au grand dam des professionnels du transport routier qui dénoncent les dangers liés à ce moyen et son impact négatif sur la sécurité des citoyens. Par conséquent, les associations de protection des droits des consommateurs ont lancé des appels proposant l'adoption d'un système de guichet unique dans les gares routières, similaire à celui des gares ferroviaires, afin que les prix restent inchangés ou du moins stables. Par ailleurs, rappelons qu'en prévision de l'affluence voyageurs que connaît cette période, l'Office national des chemins de fer (ONCF) a annoncé la mise en place un plan de transport « Spécial Aïd Al-Fitr » qui prévoit la programmation de trains supplémentaires, allant jusqu'à 240 trains/jour avec un renforcement sur les destinations les plus sollicitées. Ce plan a été d'ailleurs accueilli avec enthousiasme par les acteurs du secteur, qui louent ces efforts en faveur du confort des consommateurs. Ils recommandent également davantage d'organisation et une meilleure prise en compte des voyageurs dans les autres modes de transport, en particulier pendant les périodes de festivités, alors qu'ils se battent pour rentrer chez eux dans des conditions économiques et sécuritaires acceptables.