Chef de fil du parti Renew Europe au Parlement européen, Stephan Séjourné a été l'homme de la double attaque du parlement européen contre le Royaume du Maroc, aux prétextes fallacieux d'atteinte aux droits de la presse et d'accusation de corruption au sein du parlement européen. Toutefois, via un deux poids deux mesure flagrant, ce même Séjourné a par contre bloqué un projet de résolution contre l'Algérie qui devait la condamner pour les mêmes griefs d'atteinte au droit de la presse ! A se demander si l'Algérie n'est pas le pays où des dizaines de journalistes croupissent en prison ou sont en fuite à l'étranger, condamnés par contumace à la peine de mort ou à la prison à perpétuité ! Un tel écart démagogique pousse tout logiquement à se poser la question des origines du tropisme algérien de la macronie ? Une telle interrogation en devient nécessaire puisqu'il se dégage au regard de faits récurrents que ce tropisme n'est pas le fait unique d'Emmanuel Macron, mais bien un trait idéologique d'un clan politique qui s'est exprimé dès les débuts de la macronie. Emmanuel Macron, encore simple candidat à l'élection présidentielle de 2017, s'était rendu en Algérie (mais pas au Maroc !) où il a reconnu que la colonisation française de l'Algérie était un crime contre l'humanité et annoncé que la France et l'Algérie doivent construire « un axe fort autour de la Méditerranée qui se prolonge vers l'Afrique ». C'est dire que l'Algérie a été un axe absolu de la macronie avant même son ascension au pouvoir. Macron, homme des calculs virtuels, méconnaissant le poids et la complexité de l'histoire et de la réalité politique des pays, a pu croire que l'Algérie constituait le jackpot économique et diplomatique à regagner. Ex-colonie française, pays immense avec un potentiel extraordinaire inexploité, Macron croyait pouvoir casser les blocages de ce pays si proche historiquement de la France. Mais c'était sans compter sur la nature militaro-mafieuse du régime algérien, otage de sa rente mémorielle antifrançaise et de son système de gestion archaïque. La suite a montré que Macron avait tout faux sur toute la ligne. En bon soldat de la macronie, Séjourné a cru bon de s'attaquer au Maroc pour plaire à l'Algérie. Il n'a pas été le seul. Élisabeth Borne, qui n'a jamais visité le Maroc durant ses deux années comme Première ministre du gouvernement français, a cru bon de faire le déplacement en Algérie avec la moitié des ministres de son gouvernement en 2022. Le résultat est plus que catastrophique, car depuis ce ballet ministériel côté français, rien n'a pu être concrétisé sur l'axe Paris-Alger. La visite tant attendue du Président algérien Tebboune en France n'a toujours pas pu être entérinée. Pire, l'Algérie a rétabli un pamphlet anti-français au sein de son hymne national et a interdit l'enseignement du français au sein des écoles privées. Et ce ne sont là que quelques exemples des complexités et des entraves formelles et informelles qui bloquent la normalisation des relations anormales entre Paris et Alger. Toute cette politique avait un instigateur dans l'ombre et un complice, Stéphane Séjourné. Désigné en 2017 conseiller politique du président Macron, il dirige la campagne de la liste macroniste aux élections européenne et prend la tête du parti Renew Europe en 2019 au Parlement Européen. Traduisant le tropisme algérien de tout un clan, ses initiatives, et plus généralement celles du Président Macron et son gouvernement, ont été un feuilleton d'échecs diplomatiques successifs éclatants. La jeune macronie, sans expérience politique ni diplomatique, surtout sur la scène internationale, et de surcroit lorsqu'il s'agit de contrées et de cultures différentes, comme le Maghreb et l'Afrique, a précipité l'effondrement français sur la scène internationale. Ironie du sort, c'est en Algérie où cet echec est le plus humiliant. Mais l'effondrement de la France est partout retentissant, au Maroc, au Sahel, en Afrique et partout dans le monde. Aujourd'hui à la tête de la diplomatie française, Stéphane Séjourné a-t-il la crédibilité, le savoir-faire et le courage nécessaires pour corriger les égarements diplomatiques d'un pays au grand prestige diplomatique comme la France ? Tous les indicateurs permettent d'en douter !