Suite à la controverse et aux critiques essuyées par le gouvernement en lien avec la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au niveau du projet de loi de finances pour l'année 2024, l'Exécutif a pris position en défendant ses mesures face aux reproches formulés par les députés. Il a en ce sens affirmé que les mesures annoncées concernant l'eau et l'électricité n'auront aucun impact sur le pouvoir d'achat des citoyens. Dans le cadre du débat préliminaire sur le projet de loi de finances pour 2024, le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a défendu sa copie devant les membres de la Commission des finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers. Il a fait remarquer que le but du gouvernement, à travers l'instauration de la TVA, n'était pas de affecter ou réduire le pouvoir d'achat des personnes les plus défavorisées. En ce qui concerne l'électricité, Fouzi Lekjaa a relevé que l'augmentation de 2% par an équivaudra à une hausse mensuelle de 2 dirhams en 2024. Quelque 66% des consommateurs n'atteindront pas le seuil de la première tranche de facturation, ne subissant ainsi qu'une augmentation mensuelle de 1 dirham en 2024, a-t-il dit. Pour les 17% restants qui se situent dans la deuxième catégorie, leur facture augmentera de 2,3 dirhams/mois. A cet égard, le ministre a expliqué que cette catégorie de consommateurs, qui représente seulement 17%, consomme plus d'électricité que 500 consommateurs moyens, engendrant ainsi un déficit de 7 milliards de dirhams supporté par l'Office national de l'eau et de l'électricité (ONEE) et pris en charge par l'État. Quant à la taxe sur la valeur ajoutée appliquée à l'eau, Lekjaa a indiqué que 59% des Marocains verront leur facture augmenter de 16 centimes, tandis que 28% supporteront une augmentation de 60 centimes. Si l'on considère que 16 centimes peuvent affecter le pouvoir d'achat des citoyens et que leur suppression le préserverait, le gouvernement est ouvert à discuter de cette option, tout en encourageant les députés à communiquer la vérité aux citoyens. Au terme de son intervention, le ministre a précisé que 13% des consommateurs utilisent entre 20 et 35 mètres cubes d'eau par mois, soit 26 fois plus que la consommation moyenne des Marocains. Cette surconsommation engendre un déficit annuel de 7 milliards de dirhams, également supporté par l'Etat.