Avec une baisse significative de son chiffre d'affaires et de son résultat net négatif, la filiale marocaine de la multinationale française a connu une année 2018 cauchemardesque. Les répercussions de quelques mois de boycott ayant touché sa production laitière ont eu raison de ses résultats annuels. Précisions. Les trois à quatre mois de campagne intensive de boycott ont eu leur effet sur les résultats de Centrale Danone. Dans un communiqué publié ce mercredi 28 novembre sur le site de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), le géant agroalimentaire confirme ses pertes et sa baisse d'activité au Maroc. Sur le premier comme sur le deuxième semestre donc, tous les voyants de Centrale Danone sont au rouge. Vaste campagne de communication l'été dernier, tenue de réunions avec les épiciers (qui n'étaient pas à leur premier mécontentement) et consommateurs, diminution du prix du lait, double visite du PDG de la multinationale... l'entreprise cotée en bourse de Casablanca aurait tout essayé, en vain. Centrale Danone « prévoit pour l'ensemble de l'année 2018 une baisse de 25 % à 30 % de son chiffre d'affaires et un résultat net négatif de l'ordre de -500 millions de dirhams, par rapport à un résultat net de 115 millions de dirhams l'année précédente » peut-on lire dans le communiqué. Les plus touchés par la campagne de boycott, c'est eux Et dire que parmi les trois marques touchées par la campagne de Boycott (avec Afriquia du groupe Akwa et Sidi Ali de Holmarcom), Centrale Danone reste, objectivement, la société qui a le plus communiqué et justifié sa politique de prix. Ceci avait notamment conduit un groupe d'hommes et femmes politiques (dont quelques figures de la gauche marocaine), d'associatifs, universitaires et entrepreneurs à appeler les Marocains à suspendre le boycott du « lait Centrale » pour une durée de 10 semaines, du 7 juillet au 14 septembre. « Une campagne de boycott ne peut s'éterniser, si elle n'apporte pas des résultats concrets, sans perdre son souffle et sa puissance ou sans avoir des répercussions regrettables », expliquaient les signataires de cet appel. Selon le communiqué, « Centrale Danone reste mobilisée pour mettre en œuvre sa stratégie et son engagement visant à mettre en place un modèle équitable et pérenne sur le lait frais pasteurisé ». Aucune mention sur le prix et les conditions d'approvisionnement et de fourniture du lait auprès des coopératives agricoles traitant avec l'entreprise n'est cependant à relever de ce document rendu public. Aussi, les rumeurs faisant état d'un plan social visant à réduire le nombre de salariés n'ont pas fait l'objet d'une mise au point de la part de l'entreprise. « Centrale Danone reste focalisée sur la maîtrise de ses coûts pour atténuer les effets du boycott ainsi que sur l'innovation afin de continuer à apporter les meilleures propositions de produits laitiers au consommateur » se contente d'indiquer l'entreprise.