Déjà le retour de Robert Lewandowski en Bavière: le tirage au sort des groupes de la Ligue des champions, jeudi à Istanbul, a accouché d'une poule de titans avec le FC Barcelone du Polonais, le Bayern Munich et l'Inter Milan. Le Real Madrid, lui, a été épargné. Le tenant madrilène pour un 15e titre ? Le premier sacre du Paris SG ou de Manchester City ? Le retour au premier plan du Barça ou de l'AC Milan ? Le suspense est lancé pour l'édition 2022-23 de la plus grande compétition européenne, qui démarre cette année dès le 6 septembre. Avant de rêver d'une finale européenne, prévue le 10 juin 2023 au stade Atatürk d'Istanbul, le parcours des cadors du Vieux Continent s'est clairement éclairci dans la capitale turque. Il sera abordable pour le recordman de victoires, le Real Madrid: le club de Karim Benzema a hérité de Leipzig, du Shakhtar Donetsk et du Celtic de Glasgow, l'un des tirages les plus favorables au sein d'un plateau plus que relevé. A l'inverse, l'autre mastodonte espagnol, le FC Barcelone, a été reversé dans le groupe le plus difficile sur le papier, avec le Bayern et l'Inter, ainsi que le Viktoria Plzen. Le destin est farceur pour la nouvelle star catalane Robert Lewandowski, arraché de sa Bavière pour garnir les rangs blaugranas cet été. Le souvenir du 8-2 Le Polonais avait été le bourreau du Barça sous les couleurs munichoises lors des trois dernières oppositions entre ces deux grands d'Europe, dont la rouste des quarts de finale de l'édition 2020, une humiliation 8-2 lors du « Final 8 » de Lisbonne. Après huit années en Bavière, « Lewy » et son N.9 a l'occasion d'offrir au Barça une revanche étincelante contre le Bayern, également vainqueur par deux fois la saison dernière face aux Catalans lors de la phase de groupes, 3-0 sur les deux rencontres, avec un doublé du Polonais au Camp Nou, notamment. « Seul le football peut écrire de telles histoires. On avait plaisanté à propos de cela au bureau juste avant », a souri le directeur sportif bavarois Hasan Salihamidzic, promettant de rester « prudent » face à ce groupe relevé. Le choc Barça-Bayern ne saurait néanmoins résumer à lui seul le groupe C, car l'Inter de Romelu Lukaku aura aussi son mot à dire dans cette poule forcément fatale à l'un des trois favoris. Epouvantail du chapeau N.2, le finaliste en titre, Liverpool, sortira heureux de ce tirage, avec comme tête de série à affronter l'Ajax d'Amsterdam. Les Reds ont aussi rendez-vous avec Naples et les Glasgow Rangers, dont c'est la première apparition depuis 12 ans. Retrouvailles pour Haaland et Di Maria Autres candidats à la victoire finale, le Paris SG et Manchester City ont la voie relativement dégagée pour la phase finale: les Parisiens et leur trio Messi-Neymar-Mbappé défieront la Juventus Turin, le Benfica Lisbonne et le Maccabi Haïfa (poule H), tandis que les Citizens paraissent mieux armés que Séville, Dortmund et Copenhague (poule G). Ces deux groupes offriront quelques retrouvailles de marque: celles d'Erling Haaland avec Dortmund, après son transfert à City, et celles d'Angel Di Maria avec le PSG, qui l'a laissé s'engager libre à la Juve en juin. Di Maria « va être content, mais nous aussi, on est ravis de rencontrer des équipes de ce niveau », a souligné Pavel Nedved, vice-président du club turinois. Quant à Haaland, « on a hâte de le retrouver », a assuré son ancien coéquipier Marco Reus à Dortmund. Parmi les duels à suivre, l'affrontement entre l'AC Milan et Chelsea sera l'un des grands moments de la phase de groupe, dans la poule E. Mais les deux écuries semblent bien supérieures à Salzbourg et au Dinamo Zagreb, autres équipes du groupe. Attention au faux départ, néanmoins: le calendrier ultra-resserré avec la Coupe du monde à l'automne au Qatar (20 novembre-18 décembre) va contraindre les prétendants à la succession du Real à enchaîner les matches couperets du 6 septembre au 2 novembre. Six rencontres en deux mois avec en ligne de mire un billet pour les huitièmes, et peut-être, quelques mois plus tard, le sacre ultime...