Le conseil de Bank Al-Maghrib a maintenu inchangé le taux directeur a 1,5% a l'issue de sa 2ème réunion de l'année 2022, a annoncé mardi l'institution. Voici les principales conclusions de la réunion sur l'économie nationale, l'inflation, les finances publiques et les échanges extérieurs. Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu le mardi, sa deuxième session de l'année 2022. Lors de cette réunion, il a examiné et approuvé le rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays. La banque centrale a actualisé ses prévisions macroéconomiques en tenant compte de l'évolution de la conjoncture économique et sociale au Maroc et à l'international, et a décidé de ne pas changer le taux directeur fixé à 1,5%. Cette décision revient notamment à l'inflation qui doit revenir à des niveaux modérés en 2023 au niveau mondial. Bank Al Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur pour soutenir l'activité économique. Inflation à 5,3% en 2022 Le Conseil de la banque central a relevé plusieurs changements opérés au niveaux national et international. Et cela concerne en particulier l'inflation, liée principalement par la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires, l'accélération de l'inflation chez les principaux partenaires commerciaux, les prix à la consommation qui ont augmentés durant 4 premiers mois de l'année 2022, avec une progression moyenne de 4,5% en glissement annuel. Cette tendance devrait se poursuivre à court terme, estime BAM, en tablant sur une inflation qui devrait atteint 5,3% pour 2022 avant de décélérer à 2% en 2023. Sa composante sous-jacente atteindrait 5,2% en 2022 puis reviendrait à 2,5% l'année prochaine. L'économie nationale en progression de 2,8 en 2023 La valeur ajoutée agricole devrait ainsi chuter de 15% cette année avant de s'améliorer de 12,9% en 2023, selon les projections de Bank Al Maghrib, à cause des conditions climatiques défavorables cette année et en prévision d'une meilleure saison en 2023 de 75 millions de quintaux. Concernant les activités non agricoles, leur croissance devrait se consolider à 3,8%, favorisée par l'assouplissement des restrictions sanitaires, et retrouverait son rythme en 2023 avec une progression de 2,8%. Cette année, la croissance de l'économie nationale devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, ralentir à 1% cette année puis s'accélérer à 4% en 2023, après un rebond important de 7,9% enregistré en 2021. Echanges extérieurs Les prévision de Bank Al Maghrib tablent sur une augmentation des importations de 24,2% en 2022 essentiellement à cause des dépenses grandissantes en énergie dont les prix ont flambé. La facture devrait atteindre 122,4 milliards de dirhams. En 2023, la hausse serait bien moins importante, atteignant 0,3%, suite à une baisse attendue des cours des produits énergétiques. Les exportations, en même temps, augmenteront de 22% en 2022 et de 0,8% en 2023, portées principalement par les ventes du phosphate et dérivés et du secteur automobile qui s'établiraient respectivement à 102,7 milliards et 114,7 milliards de dirhams en 2023. Bénéficiant de la réouverture des frontières et du lancement de l'opération Marhaba, les recettes de voyage connaitraient une reprise graduelle, passant de 34,3 milliards de dirhams en 2021 à 54,3 milliards en 2022 et à 70,9 milliards en 2023. Encore une fois, après la hausse record de 93,7 milliards enregistrée en 2021 en termes de transferts des MRE, ces derniers reviendraient à leur niveau d'avant crise, totalisant 87,3 milliards en 2022 et 84 milliards en 2023, ce qui impactera le déficit du compte courant, en se creusant à 4,9% du PIB en 2022, après 2,3% en 2021, avant de s'alléger à 3,8% en 2023. Concernant les IDE, les recettes atteindront les 3% du PIB, et sous l'hypothèse notamment de la concrétisation des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 342,5 milliards de dirhams à fin 2022 et à 346,4 milliards à fin 2023, assurant ainsi une couverture autour de 6 mois d'importations de biens et services, indique BAM. Conditions monétaires Le taux de change effectif réel se déprécierait de 2,8% en 2022 et de 0,9% en 2023, résultat d'un niveau d'inflation domestique inférieur à celui des partenaires et concurrents commerciaux et d'une dépréciation nominale en 2022 principalement face du dollar, estime la banque centrale. Quant aux taux débiteurs, ils poursuivent leur tendance baissière, avec une 3 nouvelle diminution au premier trimestre 2022 de 16 points de base à 4,28%. Le besoin de liquidité des banques devrait se creuser à 78,2 milliards de dirhams à fin 2022 puis à 91,9 milliards à fin 2023, tiré par la progression prévue de la circulation fiduciaire. Concernant le crédit bancaire au secteur non financier, il devrait maintenir un rythme de croissance modéré autour de 4% en 2022 et en 2023. Finances publiques: Le déficit passe de 5,9% à 6,3% BAM, estime que sur les cinq premiers mois de l'année, une amélioration de 25,5% des recettes ordinaires a été portée par l'augmentation du produit fiscal et des financements spécifiques, mais les dépenses globales ont augmenté de 16,6% notamment à cause de la hausse de la charge de compensation. Ainsi, le déficit budgétaire devrait passer de 5,9% du PIB à 6,3% en 2022 avant de s'atténuer à 5,6% en 2023.