Une étude marocaine a déclaré que l'augmentation du taux d'accès des femmes au marché du travail au Maroc pourrait entraîner une augmentation supplémentaire significative du niveau de croissance du PIB par habitant. L'étude, publiée par la Direction des Etudes et de la Prévision Financière du Ministère de l'Economie et des Finances, indique que le taux d'activité des femmes ne cesse de baisser, enregistrant son niveau le plus bas en 2020 à 19,9%. En effet, le taux de chômage des femmes en 2020 était d'environ 16,2%, contre 10,7% pour les hommes. L'étude, intitulée « Analyse sexospécifique de la contribution de l'utilisation de la main-d'œuvre à améliorer le niveau de vie » et financée par l'Union européenne et rendue publique cette semaine, a également bénéficié de la participation de l'ONU Femmes au Maroc et de l'Agence française de développement au Maroc. L'étude a révélé que le niveau élevé du chômage des femmes ne s'explique pas seulement par la perte d'emploi causée par l'arrêt de l'activité économique pendant la période de pandémie, mais aussi par la persistance du statut d'inactivité de 22 % des femmes. Selon l'étude, les femmes rencontrent plus de difficultés pour accéder à un nouvel emploi, principalement en raison « du poids des normes sociales qui donnent toujours la priorité à l'homme en tant que chef de famille, qui devrait bénéficier d'un accès préférentiel au marché du travail lorsque les opportunités d'emploi sont disponibles ». L'étude a souligné la nécessité d'activer et d'identifier les leviers nécessaires pour renforcer la participation des femmes à l'activité économique en tant qu'acteur supplémentaire dans le processus de croissance, et a indiqué à cet égard que le nouveau modèle de développement vise à faire de l'autonomisation économique des femmes une priorité nationale dans les zones urbaines et les zones rurales comme un levier fort de croissance, avec pour objectif d'augmenter le taux d'activité des femmes pour atteindre 45% en 2035. Le modèle vise également à augmenter le nombre de femmes occupant des postes de direction à 35 % en 2035, à établir l'égalité salariale dans le secteur privé et à réduire l'écart salarial de 10 points de pourcentage pour atteindre 5 % en 2035. De réelles possibilités d'inversion Afin d'estimer les gains potentiels qui peuvent résulter de l'augmentation du taux d'activité des femmes marocaines à l'horizon 2035, l'étude a développé cinq scénarios qui incluent des hypothèses et l'impact attendu sur le PIB par habitant. Les résultats des scénarios indiquent qu'il existe de réelles possibilités d'inversion dans le sens positif du niveau de vie au Maroc, où l'augmentation du taux d'activité des femmes à 45% d'ici 2035 pourrait se traduire par une augmentation supplémentaire du croissance du PIB par habitant de 1,7 point sur la période 2022-2035, selon le premier scénario. En termes d'effet cumulé de cette hausse, les données de l'étude indiquent qu'elle contribuera à atteindre une moyenne de croissance supplémentaire de 2,2 points, selon le second scénario. Dans le troisième scénario, basé sur l'évolution continue du taux d'intégration des femmes sur le marché du travail, le produit intérieur brut par habitant devrait augmenter de 2,2 % par an entre 2022 et 2035. Alors que le quatrième scénario indique un taux de croissance important du produit intérieur brut par habitant qui pourrait atteindre 4,6 %, ce qui se traduira par un doublement de la production en 2035. Quant au cinquième scénario, il indique que le niveau de vie de la population s'améliorera à un rythme beaucoup plus élevé compte tenu de l'effet cumulé de l'augmentation du taux d'activité des femmes, puisque l'augmentation peut atteindre 5 % par an, et donc doubler le PIB par habitant d'environ 2,1, ce qui représente un gain important pour le niveau des moyens d'existence au niveau national, ce qui équivaut à 2,8 points supplémentaires par rapport au troisième scénario. Le rapport sur le nouveau modèle de développement comprend un projet pour l'autonomisation économique des femmes qui comprend trois composantes : Le premier est l'accès des femmes aux opportunités économiques en accordant des incitations fiscales aux entreprises qui respectent les objectifs d'égalité professionnelle et en alignant les cahiers d'aménagement et de gestion des zones industrielles sur les objectifs de promotion de l'emploi des femmes. Le deuxième volet concerne le renforcement des capacités des femmes dans le domaine de la formation et de l'éducation, en renforçant les capacités des femmes dans le domaine de la formation et de l'éducation en milieu urbain et rural, et en activant des programmes incitatifs pour les femmes salariées sans diplôme. Le troisième volet repose sur la non-interaction avec les violences faites aux femmes à travers la réforme du droit pénal, la modification de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes et l'organisation de campagnes de sensibilisation au niveau national pour dénoncer les différentes formes de violences faites aux femmes.