Les chefs d'État ou de gouvernement des États membres de l'Union africaine (UA) et de l'Union européenne (UE), réunis à Bruxelles pour le 6è sommet UE-UA, ont promis, dans la Déclaration conjointe sanctionnant leurs travaux, de continuer à traiter tous les aspects de la migration et de la mobilité, dans le respect des compétences nationales, de manière intégrée, globale et équilibrée. Ils ont de même prôné un partenariat renforcé et réciproque en la matière, d'oeuvrer dans un esprit de responsabilité et d'engagement communs, dans le strict respect du droit international et des droits humains fondamentaux. « Au travers de notre action commune et du renforcement des capacités, et notamment par l'intermédiaire d'institutions africaines spécialisées en matière de migration, nous nous attacherons à prévenir la migration irrégulière, à renforcer la coopération contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, à soutenir le renforcement de la gestion des frontières et à parvenir à des améliorations effectives en matière de retour, de réadmission et de réintégration, y compris en promouvant le retour volontaire et en facilitant la réintégration durable des personnes après leur retour, ainsi qu'en renforçant les dialogues sur la migration entre les deux continents et en concrétisant leurs priorités essentielles », souligne en ce sens le texte de la Déclaration. Les responsables européens et africains ont aussi promis « d'approfondir la coopération en vue de trouver des solutions durables pour les demandeurs d'asile, les réfugiés et les migrants vulnérables ayant besoin d'une protection internationale », s'engageant à cet égard à « relancer les travaux de la Task Force tripartite UA-UE-ONU » et à renforcer encore les régimes d'asile en vue d'offrir un accueil et une protection adéquats aux personnes qui y ont droit, ainsi que d'œuvrer à leur intégration. S'attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements forcés et renforcer la coopération pour remédier à tous les problèmes liés à la migration, figurent également parmi les engagements, et ce dans le respect des besoins, des compétences et des cadres juridiques nationaux, des voies de migration légale continueront à être développées entre les deux continents et à l'intérieur du continent africain. La déclaration fait également état d'un engagement « à relever les défis posés par la fuite des cerveaux et à investir dans la jeunesse et les femmes afin de favoriser leur autonomisation, le développement de leurs compétences, leur éducation et leurs perspectives d'emploi, notamment en soutenant davantage l'enseignement et la formation techniques et professionnels ». noter que dans le discours adressé à ce sommet et dont lecture a été donnée par le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, le Roi Mohammed VI a affirmé que « l'éducation, la culture, la formation professionnelle, la mobilité et la migration », constituent les priorités de son action : au Maroc, en Afrique et dans le cadre du partenariat avec l'Union Européenne. Enfin, la pandémie a démontré qu'en termes de mobilité, les migrants ne portent pas atteinte à l'économie. Ils ont même un impact positif, pour les pays d'accueil – où ils sont souvent des « travailleurs essentiels » – et pour leurs pays d'origine. Il faut donc appréhender la question de la migration pour ce qu'elle est : non pas seulement un défi, mais bien plutôt un condensé d'opportunités. « Nous l'affirmons avec d'autant plus de conviction qu'en notre qualité de Leader de l'Union Africaine sur la Question de la Migration, nous avons toujours souhaité dissiper les malentendus. Telle est d'ailleurs la vocation de l'Observatoire Africain des Migrations, dont nous avons impulsé la création : objectiver les données ; rétablir les vérités ; concilier les intérêts de l'Afrique et de l'Europe lorsqu'ils semblent contradictoires et substituer, au tout-sécuritaire, le continuum mobilité-développement, dans l'esprit humaniste du Pacte de Marrakech », a mis en avant le Souverain. Pour le Roi, « garantir l'éducation, accélérer la formation et l'employabilité de notre jeunesse, promouvoir la culture, ordonner la migration et la mobilité constituent l'enjeu du Partenariat entre l'Union Africaine et l'Union Européenne ».